PHOTOS. Le photographe sous-marin Laurent Ballesta mène une mission scientifique dans une capsule, sur l'eau, entre Marseille-Monaco

Depuis le 1er juillet, quatre plongeurs sont immergés par 120 mètres de fond pour redécouvrir la vie en Méditerranée de Marseille à Monaco. Une mission scientifique, technique et sportive, et une première mondiale

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Grégory Leclerc Publié le 09/07/2019 à 08:09, mis à jour le 09/07/2019 à 08:29
Illustration Photo Gombessa expéditions
La station est installée sur une barge tractée par un remorqueur qui se déplacera au large des côtes méditerranéennes entre Marseille et Monaco pour explorer les différents sites définis. Gombessa expéditions.

Ils vont regarder la Méditerranée dans les yeux. Quatre plongeurs, dont le biologiste et photographe sous-marin Laurent Ballesta (*), vivent depuis quelques jours une formidable aventure. Cohabiter dans un module pressurisé de 5m2 pendant 28 jours (**) afin d’explorer les grandes profondeurs par 120 mètres, de Marseille à Monaco.

Le projet "Gombessa V", leur offre un temps de plongée illimité. Une tourelle les descend chaque jour à grande profondeur. "Ils seront ainsi libres d’explorer sans limite des espaces encore vierges d’observations", explique l’équipe.

La mission, une première mondiale, est avant tout scientifique. "Elle apportera beaucoup de réponses, à une époque où les enjeux de conservation sont primordiaux."

D’une taille de 10 m2, la station bathyale est divisée en trois parties : un module de vie de 5m2, un module vestiaire et un module de transition appelé “tourelle de plongée” pour accéder aux fonds marins. Gombessa expéditions.

Ce périple, qui tient de Cousteau et de Jules Verne, apportera aux plongeurs le temps qu’il faut pour découvrir les fonds marins. Cartographies, analyses des écosystèmes, recherche d’espèces rares, étude des niveaux de pollution en Méditerranée: les enjeux scientifiques sont nombreux. À la hauteur du défi humain et physique.

Les trois autres hommes embarqués avec Laurent Ballesta sont Antonin Guilbert, biologiste marin et plongeur professionnel ; Thibault Rauby, plongeur instructeur, assistant éclairagiste ; Yannick Gentil, plongeur cadreur originaire de Suisse.

La décompression ne se fera qu’à la fin de leur mission de quatre semaines, et durera trois jours. "Le projet est extraordinaire, au sens strict du terme, c’est-à-dire qu’il n’est pas ordinaire, et que jamais auparavant ces écosystèmes à la fois lointains car inaccessibles et tout proches n’ont pu être étudiés et illustrés de la sorte. Les résultats scientifiques seront forcément pertinents et les images d’un exotisme rare", commente Laurent Ballesta.

Dix-huit ans, dit-il, qu’il attendait de pouvoir bénéficier de tels moyens d’exploration.

Un rêve devenu réalité.

Les quatre plongeurs vont rester 28 jours dans un module pressurisé, à une pression 13 fois supérieure à la pression habituelle. Si la plongée à saturation rend le projet viable, elle reste considérée comme un milieu extrême pour l’homme. Cette expérience n’a jamais été étudiée dans des situations réelles et opérationnelles.

"Lors de l’expédition, les plongeurs respireront un mélange gazeux inhabituel composé majoritairement d’hélium (90 %) et seulement 2 % d’oxygène. Un suivi quotidien des plongeurs sera donc indispensable pour affirmer que ces valeurs gazeuses n’altèrent pas leur santé", souligne l’équipe de Gombessa V.

En surface, il faut préparer le matériel, traiter les données recueillies, surveiller les conditions météo et le bon fonctionnement des modules pressurisés, organiser en détail le travail quotidien dans les grandes profondeurs... Une vingtaine de personnes sont responsables de cette partie, et de la sécurité des plongeurs.


*Plus jeune photographe à obtenir le “Plongeur d’Or” au Festival international de l’image sous-marine d’Antibes.
**Du 1er juillet au 28 juillet.

Le module de vie de 5m2. Photo Gombessa expéditions.

Un défi physiologique et humain

Les quatre plongeurs vont rester 28 jours dans un module pressurisé, à une pression 13 fois supérieure à la pression habituelle. Si la plongée à saturation rend le projet viable, elle reste considérée comme un milieu extrême pour l’homme. Cette expérience n’a jamais été étudiée dans des situations réelles et opérationnelles.

"Lors de l’expédition, les plongeurs respireront un mélange gazeux inhabituel composé majoritairement d’hélium (90 %) et seulement 2 % d’oxygène. Un suivi quotidien des plongeurs sera donc indispensable pour affirmer que ces valeurs gazeuses n’altèrent pas leur santé", souligne l’équipe de Gombessa V.

En surface, il faut préparer le matériel, traiter les données recueillies, surveiller les conditions météo et le bon fonctionnement des modules pressurisés, organiser en détail le travail quotidien dans les grandes profondeurs... Une vingtaine de personnes sont responsables de cette partie, et de la sécurité des plongeurs.

Un massif coralligène au Cap Lardier. Photo DR.

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