Notre éditorialiste Philippe Bouvard a particulièrement bien connu Michel Galabru. « Je l'ai eu comme pensionnaire pendant près de dix ans aux Grosses Têtes », rappelle-t-il. Le souvenir qu'il en garde ? « À la fois celui d'une force de la nature et d'un comédien beaucoup plus spirituel que la plupart des auteurs qu'il a joué. Il était doté d'un esprit de répartie extrêmement vif. Il n'arrêtait pas d'inventer des formules. Quand il se lançait dans une intervention on se taisait tous pour l'écouter. On ne savait jamais quand il allait finir. Ça pouvait durer cinq bonnes minutes. Mais, à chaque fois c'était un moment rare que l'on partageait. Il aimait jouer avec les mots et les idées avec cette faconde méridionale, à la Pagnol, qui fait que tout était exagéré. »
« Michel Galabru était aussi un bourreau de travail, se rappelle Philippe Bouvard. S'il a joué la comédie jusqu'à son dernier souffle c'est parce qu'il avait une famille à entretenir et des impôts à payer. » L'ancien animateur des Grosses Têtes révèle que Galabru « demandait qu'on ne lui donne plus que des rôles qu'il pouvait jouer assis. Comme Sarah Bernhardt qui avait formulé la même exigence après avoir été amputée d'une jambe. Ce sont tous deux des monstres sacrés qui n'ont jamais voulu dételer. » Philippe Bouvard reconnaît que Michel Galabru avait été « très affecté » par le décès de son épouse l'été dernier, « une magistrate, présidente de tribunal, qu'il avait épousée en seconde noce et à laquelle il était extrêmement attaché. »
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