Après la fée Bartoli, samedi, l'effet Lugansky, hier ! Le moins qu'on puisse dire est que le week-end musical a été riche.
Le grand pianiste russe Nikolaï Lugansky a donné, devant un auditorium comble, une époustouflante interprétation des « Variations pour piano et orchestre » de Rachmaninov sur un thème de Paganini .
Un vertige, ces variations !
En quelque vingt minutes, elles nous font passer par tous les climats. Cela va de la douceur amoureuse à la tempête force 4. Quand arrive la célèbre 18e. variation, on atteint des sommets de volupté, on est au bord de l'extase.
Nikolaï Lugansky est l'un des plus fins virtuoses de notre époque. Ce chevaucheur de claviers est un charmeur de première. Que ce soit dans la puissance ou dans la confidence, il fait notre bonheur.
Il nous offrit en bis un Prélude du même Rachmaninov.
Le Philharmonique de Monte-Carlo l'a accompagné sous la direction du célèbre chef Jean-Claude Casadesus. Casadesus fait partie des chefs « qu'on aime ». Cinquante ans de carrière, et toujours une présence vibrante au pupitre et une aptitude à obtenir de beaux effets de l'orchestre.
Après les amours et les délices de la musique de Rachmaninov, nous attendaient les orgues de la « 3e. Symphonie » de Saint-Saëns. Amours, délices et orgues, oui on a eu droit à tout cela, hier, au féminin et au pluriel !
La monumentale symphonie de Saint-Saëns fait en effet intervenir un grand orgue au milieu de l'orchestre. Cela a un effet dantesque.
Bien sûr, on n'avait pas installé sur la scène de l'auditorium un orgue à tuyaux mais un instrument électrique doté de haut-parleurs. L'effet n'en fut pas moins saisissant. Aux claviers de l'instrument trônait l'organiste de la cathédrale, Olivier Vernet.
Entre l'orchestre et l'orgue s'installa un dialogue de géant, spectaculairement soutenu par les coups de timbales et de cymbales, qui fit trembler les murs et souleva le public. On en frémit encore…
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