"Il n’est pas question d’ouverture retardée. Nous ne voulons pas d’ouverture du tout!" Les revendications des riverains ont finalement été entendues. Le projet de centre d’accueil et d’aménagement à la réduction des risques pour usagers (Caarud) est annulé. Ce vendredi après-midi une centaine de manifestants s’étaient rassemblés devant le local du 6 boulevard du Tzarewitch.
"Ça n’est pas adapté ici"
Pour Eric Fouzari, président du comité de quartier du Parc Impérial, l’enjeu sécuritaire prime. "Je ne dis pas qu’il n’en faut pas, mais ça n’est pas adapté pour ici. Il y a quatre établissements scolaires, dont une crèche à proximité. Sans même parler de la cathédrale russe classée à l’Unesco".
Tout en applaudissant, les riverains acquiescent gravement. "La colline du crack" parisienne hante de nombreux esprits et les images angoissantes de cette "population désœuvrée qui se pique sur le trottoir" attisent peur et colère. Dans la foule, tous sont résolus à protéger leur quartier en interdisant l’ouverture du local. "Même s’il faudra venir le brûler", souffle une habitante dans un rire jaune
Peur et incompréhension
Puis viennent les nombreuses interrogations. L’incompréhension est totale. "Pourquoi ne pas l’ouvrir dans un centre hospitalier adapté? Pourquoi l’avoir autorisé en plein centre-ville", questionne Serge, un enfant du quartier. À ses côtés, Noël confie avec stupeur: "on ne comprend vraiment pas... Nous sommes tous très inquiets". Il craint de voir apparaître "un point de deal. Sous prétexte qu’il y a une salle avec des consommateurs, ça va forcément attirer les vendeurs".
Plus de 400 signatures
Bien qu’un Caarud ne soit "pas une salle de shoot" comme le précise une affiche qui circule avec la pétition, pas moins de 400 signatures ont déjà été apposées. Pour cause, une absence de communication de la Fondation de Nice. "On a été complètement oublié", déplore le comité de quartier qui a relancé sans succès la fondation.
"Non" à la récupération politique
Un silence radio qui contraste avec les réquisitoires d’Éric Ciotti et de Christian Estrosi. Le premier a écrit au directeur de l’Agence régionale de santé (ARS), le second au ministre de la Santé. En réponse, Eric Fouzari refuse toute récupération politique. "Avant de dénoncer, ils auraient pu anticiper".
Finalement, la décision tombée ce vendredi soir viendra rassurer les riverains. La Ville de Nice, l’ARS, la Fondation de Nice et le groupe SOS "ont convenu de la poursuite du travail engagé sans écarter la possibilité d’identifier un site plus approprié pour améliorer le parcours de soin de ces personnes fragiles".
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