Sur le papier, d’accord, avec sa vingtaine de bornes serpentant entre La Bréole et Selonnet via deux cols de troisième catégorie, elle ne payait pas de mine. Beaucoup moins effrayante, a priori, que le morceau de bravoure nocturne (Thoard-Sisteron) qui avait d’emblée provoqué pas mal de dégâts l’an dernier.
Oui, mais... Alors que l’on annonce un parcours très majoritairement sec trois jours durant jusqu’à l’apothéose azuréenne du 87e Rallye Monte Carlo, c’est là, hier soir, au tournant de cette ES 1 inédite tracée au sud de Gap, que les ouvreurs des cadors du WRC avaient recensé les principaux pièges de glace. De quoi inciter presque tous les gros bras à choisir des gommes cloutées, même si la seconde mi-temps du hors-d’œuvre (ES 2, 20,59 km) présentait, elle, un ruban d’asphalte dépourvu de plaques glissantes.
Option payante ? Absolument. Seul favori ayant préféré miser sur pneus « super soft », Thierry Neuville n’a pas réussi, en effet, à combler son retard initial. Si le fer de lance belge de Hyundai, vice-champion du monde puissance 4, figure pour l’instant sur le podium provisoire, sa i20 occupe la troisième marche, à 14’’3 de la marque de référence.
Parti en mode boulet de canon, Ott Tänak a ainsi sonné la charge illico presto. Sitôt en action, sitôt en tête.
« Avec les clous, il fallait donner le maximum dans l’ES 1 », confie l’Estonien, une fois revenu dans un parc d’assistance congelé, en milieu de soirée. « Comme lors des tests préparatoires, je me sentais à l’aise. Super feeling. Alors, on a attaqué sans prendre trop de risques. C’est un départ positif, OK. Mais rien n’est joué, loin de là. »
Vers un match à trois
On prend les mêmes et on recommence. Nouvelle saison, même combat des chefs. La course en tête prend tout de suite le profil d’un match à trois puisque Sébastien Ogier pointe à moins de 10 secondes (9’’1). « Le premier soir, ici, vous le savez, on ne gagne jamais la course mais on peut facilement la perdre », souffle l’enfant du pays en quête d’un retour au bercail gagnant chez Citroën. « J’ai sûrement été un peu trop prudent dans les endroits les plus vicieux. Malgré tout, on est content du déroulement de cette entrée en matière. »
Le bilan s’avère nettement moins positif, en revanche, pour l’autre Seb’. « Dans l’ES 2, je pensais avoir adopté un bon tempo. Mauvaise pioche ! Le chrono m’a contredit », déplore Loeb, l’illustre pigiste de Hyundai pas encore en osmose avec sa nouvelle monture sud-coréenne : 8e à 55’’2 ! « J’espère que demain sera un autre jour. »
Seule certitude : ce vendredi sera le jour le plus long. Pas moins de six spéciales à négocier sur un fil et sans filet. Pour confirmer la hiérarchie initiale... ou la chambouler.
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