La « Bohème » de Puccini est l’un des opéras les plus populaires au monde. Les mélomanes connaissent dans les moindres détails l’histoire de la pauvre petite couturière amoureuse qui meurt de tuberculose. Sortez vos mouchoirs !
La dernière fois qu’on a vu cet opéra à Monaco, c’était en 2010.
Pour ne pas « donner l’impression de revoir le même spectacle », le directeur de l’Opéra de Monte-Carlo qui est en même temps le metteur en scène, Jean-Louis Grinda, a eu l’idée d’en changer l’époque. « Au lieu que l’action se déroule dans le Paris du milieu du XIXe siècle, j’ai transposé l’histoire au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, nous dit-il. L’époque présente les mêmes contrastes entre riches et pauvres dans la société parisienne. Mais tous les personnages demeurent dans leur histoire et leurs caractères. »
L’hommage au sultan d’Oman
Ce spectacle a été donné en création à l’automne dernier au Sultanat d’Oman. Tout l’Opéra de Monte-Carlo s’y est déplacé en septembre avec ses artistes, ses chœurs et ses musiciens - les artistes en avion, les décors en bateau. Le spectacle a remporté un total succès.
« Nous avons eu la chance de monter ce spectacle dans de parfaites conditions, dans cet Opéra royal de Mascate qui a été construit par le sultan Qabous Ben Saïd. Ce chef d’État était fervent de culture. Malade, il n’avait pu assister aux représentations. Il est décédé la semaine dernière. Tout l’Opéra de Monte-Carlo lui rend hommage. »
La continuité culturelle d’Oman sera assurée puisque le Sultan a été remplacé par son cousin, qui n’était autre que son ministre de la Culture, Haitham Ben Tarek Al-Saïd. Le lien avec Monaco ne sera pas rompu.
Si le spectacle est le même qu’à Oman, le chef d’orchestre et le ténor vont changer pour des raisons de disponibilités personnelles.
« L’aspect théâtral est important »
Le chef sera Daniele Callegari, qu’on a déjà applaudi en Principauté à plusieurs reprises (dans I masnadieri et Otello notamment). La soprano sera la même qu’à Oman : la magnifique russe Irina Lungu, qui a chanté ce même rôle de La Bohème à Londres, et le rôle de Gilda dans Rigoletto à New York. Le ténor Andeka Gorrotxategi sera un chanteur espagnol de haut vol, déjà entendu dans Attila à Monaco.
« Les chanteurs sont jeunes comme les héros de l’histoire, souligne Jean-Louis Grinda. Cela donne de la vraisemblance à l’action. L’aspect théâtral est important dans les ouvrages lyriques de Puccini où, contrairement à d’autres compositeurs, le chant n’interrompt pas le déroulement de l’action. »
C’est la première fois que Jean-Louis Grinda monte la Bohème. Dans une vie de metteur en scène d’opéra, être dans la Bohème est toujours un épisode marquant de sa vie !
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