
Odeurs de gasoil au 13e étage de la Tour Odéon
Le 15/11 à 05h09 MàJ 15/11 à 05h09Parfois, une odeur de gasoil s'élève jusqu'au 13e étage de la tour Odéon. « Comme une voiture diesel, sauf qu'il n'y a pas de filtre », lâche un résident du gratte-ciel monégasque.
Depuis son balcon, l'habitant de ce logement domanial pointe une bouche noire. La cause de beaucoup de ses soucis est là, quelques dizaines de mètres en dessous. C'est l'échappement d'un groupe électrogène de la tour Odéon, qui doit permettre de réalimenter les équipements de sécurité, au besoin.
Le groupe électrogène à moteurs diesel se met en marche deux fois par mois, pour des essais réglementaires de vingt ou quarante-cinq minutes. Vers 6 heures, le matin. C'est le problème : le retraité du 13e étage craint la présence de « dioxyde de carbone » et ses conséquences sur la santé.
Visite sur place
Au début du moins de novembre 2015, il s'assoit devant son ordinateur et écrit à Marie-Pierre Gramaglia, conseiller de gouvernement - ministre de l'Équipement, l'Environnement et l'Urbanisme.
« L'orifice d'extraction d'échappements, positionné trop près des appartements, libère une odeur et une fumée nauséabondes accompagnées, sans aucun doute, d'un gaz extrêmement toxique appelé dioxyde de carbone, polluant les terrasses et s'infiltrant même dans les appartements, confie-t-il. Nous nous trouvons dans un environnement cancérogène, ce qui n'est pas de bon augure quant à la santé des locataires de la tour. »
Le 25, Marie-Pierre Gramaglia répond dans une lettre d'une poignée de paragraphes. Elle y accuse réception du courrier et indique avoir demandé à ses services « qu'une visite sur site soit effectuée et qu'une étude technique soit conduite afin, d'une part, de déterminer les causes de ces désagréments et, d'autre part, d'étudier les solutions afin d'y remédier ».
L'équipe vient en janvier 2016. Et puis, plus rien. Le résident relance Marie-Pierre Gramaglia des mois plus tard, fin août. Nouvelle réponse un mois après, le 29 septembre. Cette fois, c'est l'adjoint au directeur de la direction de l'Environnement qui signe.
« La direction de la prospective, de l'urbanisme et de la mobilité a proposé d'envisager d'effectuer une campagne de mesures sur le temps d'exposition des usagers de cet immeuble », peut-on y lire.
Un filtre ?
Le problème, c'est que le courrier n'évoque pas de possibles conséquences pour la santé. C'est ce qui agace le retraité. Selon lui, « il faudrait un filtre cataleptique, qui est obligatoire sur une voiture, même si ça ne veut pas dire que c'est sûr à 100 % ».
Dernier acte le 27 octobre dernier : la médecine du travail procède à des mesures, depuis un appartement de la tour. Résultat : « En sortie du conduit, il y a un pic de monoxyde de carbone au démarrage puis une baisse très rapide. » Mais « chez le résident, rien de remarquable n'a été enregistré ». Et « les mesures ne font pas apparaître de niveau de pollution important pour l'ensemble des composés organiques volatils ni pour le monoxyde de carbone ». Donc, « il n'est pas nécessaire d'installer de filtre ».
Même si, parfois, l'odeur de gasoil remonte toujours jusqu'à l'appartement du treizième étage.
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