
Nice : sa maison glisse progressivement
Le 07/12 à 10h38 MàJ 07/12 à 10h38Le désastre ne cesse de s’accentuer », lâche Jules. Depuis le 24 novembre il n’y a pas une heure où il n’arpente pas sa propriété sur le chemin du Parc Maria, au-dessus de Las Planas, à Nice-Nord, afin de surveiller les effondrements. « Mercredi le mur qui entoure la piscine tenait encore. Il vient de céder, déplore Jules. La nuit on entend des craquements. La terre détrempée continue de se dérober à l’extrémité de la propriété. Et la maison elle-même vrille, des fenêtres et des portes commencent à se bloquer. »
Une zone interdite d’accès
Déjà l’extrémité de la propriété, là où se trouvent la terrasse et la piscine, est interdite d’accès. Après leur dernier examen du site les ingénieurs de la prévention et gestion des risques qui dépend de la Ville ont pris une mesure d’interdiction d’évoluer dans cette zone sinistrée. « On m’a évidemment précisé que le secteur interdit peut être étendu en fonction de l’évolution des mouvements du terrain. Je redoute de ne plus pouvoir accéder à ma maison et je me prépare à dormir avec mon épouse dans la voiture car je ne suis pas en mesure de financer un hébergement. » Car Jules avoue se sentir abandonné après le ballet des experts qui sont venus ausculter la propriété. « Au final, le sinistre n’a pas été pris en charge par mon assureur et rien ne dit qu’il le sera. Seules les inondations et les coulées de boue ont été visées par la reconnaissance de la catastrophe naturelle par l’État. Le mouvement de terrain, ce qui est mon cas, ne l’est pas et n’est donc pas couvert par l’assureur », se lamente-t-il.
Extension de la catastrophe naturelle demandée
La première estimation des travaux nécessaires pour remettre en état sa propriété atteint le chiffre de 200 000 euros et l’expert d’assurance qu’il a mandaté bataille actuellement. « Je ne peux pas financer des travaux mais j’ai tout de même l’obligation de prendre toutes les mesures conservatoires, donc de sécuriser. C’est impossible !, vitupère ce propriétaire. Je redoute une aggravation qui ferait dévaler des blocs jusqu’à l’autoroute en contrebas. »
Son cas n’est pas unique : d’autres propriétaires niçois se trouvent dans la même situation face à leurs assureurs. La ville de Nice a rappelé hier avoir « saisi la préfecture, le ministère de l’Intérieur pour obtenir la reconnaissance de la catastrophe dans le cas des mouvements de terrain ».
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