Monaco : où en est le chantier du Jardin exotique ?
Fermé depuis 2020 pour travaux, le parc n’a plus accueilli de public depuis. Après une sécurisation d’urgence, le chantier est entré dans une nouvelle phase qui devrait durer 1 an et demi.
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Marie CardonaPublié le 22/08/2023 à 09:08, mis à jour le 22/08/2023 à 10:25
Inauguré en 1933, le parc botanique n’avait jamais connu de travaux d’une telle ampleur.(Photos Jean-François Ottonello)
C’est un lieu emblématique de la Principauté. D’abord parce que le parc, inauguré en 1933, a vu passer plusieurs générations de Monégasques au milieu de ses innombrables variétés de cactus et de plantes succulentes. Mais surtout parce que le site, qui se déroule sur près de 30 mètres à flanc de falaise, présente une configuration exceptionnelle.
Son point culminant, à plus de 120 mètres d’altitude, offre une vue imprenable sur les reliefs du pays, avec le bleu de la Méditerranée en toile de fond. Ce qui lui vaut d’être régulièrement classé parmi les plus beaux jardins du monde.
Une dizaine de passerelles démolies
Seulement voilà, depuis 2020 le jardin exotique affiche porte close. La période du confinement printanier, destiné à juguler la pandémie de Covid-19, avait été choisie pour mener des travaux de sécurisation et de consolidation.
"Les premiers travaux, lancés par la mairie en 2020, ont permis de remplacer trois passerelles et de lancer une campagne de sécurisation des faux rochers car certains menaçaient de tomber en contrebas, rembobine Romain Marcel, chef de pôle ouvrage à la Direction des travaux publics. Mais l’état de dégradation de ces ouvrages [construits entre 1913 et 1933, ndlr] a fait que l’opération s’est avérée beaucoup plus complexe que prévu." La faute au temps qui passe, alors qu’aucun grand chantier d’ampleur n’avait encore été mené sur ce site botanique.
La Direction des travaux publics, en tant que maître d’ouvrage délégué, s’est ainsi lancée dans une grande campagne de sécurisation d’urgence fin 2020, pour laquelle le gouvernement avait débloqué une enveloppe de 2 millions d’euros. "Dans un premier temps, on a été mandatés pour ancrer des rochers et purger des parois… En parallèle, on a lancé les études pour faire une sécurisation durable de tout le jardin."
Une dizaine d’ouvriers travaillent actuellement sur le chantier, avec des horaires aménagés en raison des fortes chaleurs.
Travaux finalement entamés en juin dernier, repoussant chaque année depuis trois ans la date de réouverture au public du parc botanique. Depuis le début de l’été, le chantier est donc entré dans sa phase de restructuration plus globale.
"Une dizaine de passerelles, très dégradées, vont être démolies et reconstruites intégralement. Certains belvédères, avec leurs dalles qui portent au-dessus du vide, ont été sécurisés provisoirement pour le chantier. Mais ce sont des ouvrages qui ne sont plus capables d’accueillir une foule piétonne et dont les garde-corps ne sont plus aux normes, détaille Romain Marcel. Donc on remplace, on renforce et on met aux normes d’un point de vue technique."
En tout, une trentaine d’ouvrages présents sur le site sont concernés.
Des matériaux durables et innovants
Viendra aussi le temps de la phase d’embellissement. "On va reconstruire et remettre en fonctionnement des ouvrages avec des matériaux nobles et innovants. On va remettre des bassins en eau, remplacer tous les revêtements des sols en pierre naturelle et rhabiller les faux rochers. Pour cela on va créer de nouvelles structures en résine fibrée reproduites à partir de moules de roches existantes dans la zone. Et pour les endroits les plus remarquables, on utilisera du béton sculpté."
Sur les belvédères, les structures d’origine feront bientôt place à des colonnes en béton moulé, des poutres supérieures en bois et des garde-corps rehaussés.
Objectif : donner à ces roches reconstituées un aspect pierres naturelles. Sur les belvédères, les colonnes seront refaites en béton moulé et surmontées de poutres en bois. Les garde-corps rehaussés. "On garde l’aspect esthétique pour conserver l’esprit historique du jardin mais on utilise des matériaux plus durables et écologiques." En ce sens, le réseau d’arrosage va être revu afin de créer un système de récupération des eaux de pluie.
Quel budget ?
Ces travaux doivent durer en tout « un an et demi », pour une livraison du chantier d’ici fin 2024. "Mais cela ne préjuge pas de la date de réouverture du site", prévient le chef de pôle. La décision revient en effet à la mairie de Monaco. "Tout est fait pour que la réouverture se fasse dans les meilleures conditions possible", rassure tout de même le gouvernement princier, qui reste discret sur le montant de l’enveloppe dégagée pour mener à bien cette réhabilitation.
"Les budgets ne sont pas encore définitifs et nous ne souhaitons pas communiquer d’informations approximatives." En mars 2022, nous évoquions dans nos colonnes un projet chiffré à 13 millions d’euros.
Les anciennes passerelles, comme les faux rochers, datent de l’ouverture du parc en 1933. Une dizaine d’entre elles vont être démolies et reconstruites.
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