Avec seulement sept trains desservant Monaco hier matin (*), on s’attendait très logiquement à un report du flux des pendulaires sur l’asphalte. Déjà asphyxiés en temps normal, on imaginait donc les accès routiers menant à Monaco complètement congestionnés pour ce jeudi de grève nationale. Force est de constater que, chiffres à l’appui, ce ne fut pas vraiment le cas. Du moins, pas plus que d’habitude. « Jusqu’à dix heures du matin, on a recensé 4 300 véhicules entrants sur le territoire monégasque, détaille Stéphane Porcu, chef de bureau et responsable d’exploitation au Centre intégré de gestion de la mobilité de Monaco. À 50 véhicules près, c’était le même trafic que le jeudi précédent. »
Au cœur de cette unité chargée de réguler le trafic routier intra-muros, on avait même prévu du renfort des services annexes en cas de rush sur le bitume. Rien de tout cela même si, comme de coutume, le trafic fut chargé. « On a eu une hyperpointe entre 8 h 30 et 9 h où les temps de parcours se sont allongés d’environ 10 minutes par rapport à d’habitude, à l’ouest comme à l’est de la Principauté », nuance Stéphane Porcu.
À noter que les services d’Escota ont fermé à douze reprises le tunnel de l’A500, hier matin, dès lors qu’un bouchon d’au moins 100 mètres de longueur se formait au cœur de l’ouvrage souterrain. Une procédure de sécurité qui fait suite à l’accident tragique du Mont-Blanc en 1999, lequel avait fait 39 morts. « D’ordinaire, Escota ferme entre 5 et 10 fois le tunnel les matins », poursuit-il.
Une anticipation des pendulaires
La grève ayant été annoncée en amont, des milliers de pendulaires ont sans doute anticipé en prenant leurs dispositions. Télétravail, rtt posé ou venue dès potron-minet en Principauté. À la Turbie, victime collatérale du dynamisme économique du pays voisin et des fermetures éphémères récurrentes du tunnel de l’A500, le ballet des véhicules traversant le village s’est concentré autour de 7 h/7 h 30. « Il y avait plus de voitures à cette heure-là. Les pendulaires travaillant sur Monaco ont anticipé leur venue car d’ordinaire, c’est une heure plus tard que le village est paralysé », confie Jean-Jacques Raffaele, maire de La Turbie. Résultat : dès 9 heures, on traversait la zone d’habitations sans aucun ralentissement. Idem sur la Moyenne corniche, notamment au niveau de La Brasca (èze), pourtant réputée pour ses embouteillages matinaux.
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