Celles et ceux qui parlent d’elle évoquent "une grande dame". C’est ainsi qu’ils se souviendront de Mireille Calmes, décédée le 2 février à Monaco, dans sa 81e année.
Une femme d’action, une figure de l’engagement associatif dans le pays. Qui aura donné une grande partie de sa vie pour l’intégration des personnes handicapées dans la société.
Un combat entamé en 1966 avec son mari Christian, lorsqu’ils impulsent l’association monégasque d’aide et de protection de l’enfance inadaptée (AMAPEI). Le couple est parent d’un garçon, Philippe, atteint de trisomie 21. Ce sera leur moteur pour engager leurs actions en croyant au développement physique et intellectuel de leur fils pour qu’il acquière son autonomie.
"À l’époque, rien n’existait ou presque pour les enfants handicapés, c’était souvent des enfants cachés. Ma mère a décidé en stimulant ses capacités au contact de ses pairs que mon frère aurait une vie, la plus belle et la plus autonome possible. C’est exactement ce qui s’est produit. Elle s’est battue pour arriver à son objectif et a trouvé le soutien de la famille princière pour faire avancer les choses en Principauté. Enfin, tout en exerçant son activité professionnelle et en menant de front cette mission au service du handicap, elle a réussi à créer un établissement d’accueil d’une qualité exceptionnelle pour accueillir les jeunes et les moins jeunes au quotidien et permettre ainsi de donner une chance d’améliorer la vie de chacun", témoigne Jean-François Calmes, son fils cadet, qui a pris la suite de ses parents à la tête de l’AMAPEI.
Accompagnant, aujourd’hui, une cinquantaine d’adultes handicapés via ses divers établissements. "Sa vie, c’était de se battre pour ses 'jeunes', comme elle les appelait. Elle les connaissait tous, elle était très aimante".
Combative et généreuse
Au début des années 80, aux États-Unis, Mireille Calmes découvre Special Olympics, ce mouvement fondé par la sœur du président Kennedy en 1968, Eunice Shriver, qui organise des concours et des compétitions sportives pour des enfants et adultes ayant une déficience intellectuelle.
De retour en Principauté, elle crée Special Olympics Monaco, qu’elle présidera pendant trente-cinq ans. Suivant des générations de personnes atteintes d’un handicap intellectuel et leur famille.
"Elle avait mis toute son énergie, son courage, son dévouement, son sourire et sa vie tout simplement au service de ses 'petits' comme elle aimait les nommer. Durant toutes ces années, elle aura mené un combat sans relâche pour faire découvrir et faire prendre conscience qu’une personne en situation de handicap, au-delà de ses différences, possède en elle d’autres énergies et valeurs de cœur", souligne d’une voix l’association dans un message annonçant la disparition de sa fondatrice.
Une annonce suivie de nombreux témoignages de familles la remerciant pour ce qu’elle leur a apporté. "Si aujourd’hui à Monaco nous avons un exemple magnifique de ce qu’est l’intégration dans la société de ce type de population, c’est à elle qu’on le doit. À sa volonté, à sa très grande générosité et son caractère combatif" souligne Pierre Van Klaveren, qui préside Special Olympics Monaco depuis bientôt trois ans.
Chirurgien-dentiste de profession, Mireille Calmes aura été aussi pendant quelques années, au début des années 2000, membre du Conseil de la Couronne. Ses obsèques seront célébrées le vendredi 12 février, à 9h30, en la cathédrale de Monaco.
À son époux Christian, à son fils Jean-François, à sa famille et ses proches, la rédaction de Monaco-Matin présente ses sincères condoléances.
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