Hier, il a concédé du temps, laissé filer de précieuses secondes, glissé du podium et abandonné l’espoir d’une double troisième place, à dix jours d’intervalle, des dunes de sable du Dakar aux routes enneigées et verglacées du Monte-Carlo. Mais à l’arrivée, à l’entrée du parc fermé, quai Albert Ier, Sébastien Loeb, teint hâlé et casquette vissée sur la tête, semblait soulagé, rassuré, d’avoir rallié la Principauté derrière l’intouchable trio Ogier-Neuville-Tänak.
Une performance encourageante, pour sa première sortie officielle au volant de la Hyundai i20, un bolide taillé pour Thierry Neuville, que l’Alsacien n’a pas encore complètement dompté.
« Je n’ai pas fait les temps que je voulais »
« L’objectif, au départ, était de marquer des points pour l’équipe. C’est ce que l’on a réussi à faire », soufflait le nonuple champion du monde des rallyes, quatrième au général, vainqueur de deux spéciales (ES4, ES7) mais pas entièrement satisfait par ses chronos.
« Je n’ai pas fait les temps que je voulais alors que j’ai souvent attaqué fort. Il va falloir comprendre pourquoi et continuer à travailler pour rapidement progresser. Mais le plaisir est là. La voiture est vraiment sympa à conduire. »
Un bilan finalement mitigé si l’on en croit le septuple vainqueur de l’épreuve, que son copilote, Daniel Elena, a quand même tenu à saluer. « Le résultat est positif, surtout quand on enchaîne Dakar et Monte-Carlo », souriait le Monégasque, heureux d’en finir enfin, après un mois de janvier éreintant physiquement et usant mentalement. « On savait de toute façon que l’on ne pouvait pas gagner ce rallye. Les autres ont eu trois journées d’essais pendant que nous étions au Dakar. Le podium ? C’est de notre faute, pas celle de l’équipe. Nous avons été trop tendres jeudi soir et nous avons perdu trop de temps aujourd’hui (hier) pour conserver cette troisième place. Mais ce que je retiens surtout de ce rallye, c’est que Hyundai est en tête du championnat des constructeurs. »
Sébastien Loeb et Daniel Elena ont désormais un peu moins de trois semaines avant de retrouver le Rallye de Suède, autre mythe du WRC, que le duo n’a plus arpenté depuis sa deuxième place en 2013, à l’époque au volant de la DS3.
Assez pour peaufiner certains réglages, s’habituer encore un peu plus à la i20 et se mêler cette fois-ci à la course à la victoire ?
ROMAIN BOISAUBERT
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