L'Hélios va-t-il subir le même sort que la résidence des Jardins d’Apolline?

Près de la moitié des appartements sont trop humides et les désordres s’enchaînent dans l’immeuble construit selon la norme Haute Qualité environnementale. Vers un Apolline bis?

Joëlle DEVIRAS Publié le 04/09/2018 à 08:45, mis à jour le 08/09/2018 à 09:24
Photo S.B.

Au pied du Rocher, les 68 appartements de L’Hélios ont été livrés en 2013, deux ans après les 237 logements voisins des Jardins d’Apolline, eux aussi construits selon la norme Haute Qualité Environnementale. On connaît le désastre d’Apolline: quatre blocs d’immeuble domaniaux évacués de tous ses locataires et désossés pour une rénovation complète. Est-ce que L’Hélios doit se préparer au même sort?

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Déjà 29 logements trop humides

Aujourd’hui, face aux désordres de son immeuble, Stéphane Lobono, le président de l’association des résidents de L’Hélios, explique: "29 appartements de L’Hélios sont considérés trop humides; dont tous ceux du deuxième étage. Il ne s’agit pas de faire de petites réparations au coup par coup, comme cela a été pratiqué jusqu’à présent. Comme aux Jardins d’Apolline, la fibre de bois installée dans les cloisons absorbe l’eau qui fuit des sanitaires non étanches et provoque des champignons et moisissures. Une seule solution donc: il faut que les résidents soient provisoirement relogés et que des travaux de grande ampleur soient effectués. Nous ne pourrons pas y échapper! On est dans une situation de crise dans cet immeuble."

L’association des résidents de L’Hélios a été créée en 2016, quand sont apparues des eaux jaunes au robinet de certains appartements. Son président s’exprime aujourd’hui sans colère ni agressivité. "L’utilisation de la fibre de bois était une idée écologique. Une bonne intention. Mais on s’est vite aperçu qu’en cas de fuites – et elles sont nombreuses – c’est une catastrophe."

Il y a deux ans déjà, des filtres ont été rajoutés aux robinets. Les pompes ont également été changées. Mais aujourd’hui, nombreux sont les foyers qui se plaignent des encadrements de fenêtres et de stores mal fixés et laissant passer la pluie et l’air, ainsi que d’éléments de salles de bain qui seraient mal installés.

"Pas des caprices de Monégasques"

Acte II après le désastre des Jardins d’Apolline? Une chose est sûre: le gouvernement semble aujourd’hui rodé et à l’écoute des résidents. Albert Croesi, en charge d’Apolline, a pris le dossier en main. Et la communication passe bien, semble-t-il.

"Nous avons bien avancé avec le gouvernement et les Domaines ont bien compris notre situation, explique Stéphane Lobono. Mais aujourd’hui, la fermeture de la crèche L’Île aux Bambins relance une alerte".

Inévitablement, les désordres provoquent un stress chez les résidents. "Nous voudrions rentrer chez nous, au calme, après une journée de travail. Ce n’est pas la Lune tout de même! Et force est de constater que nous ne sommes pas bien.

L’immeuble est une ruche d’ouvriers qui vont et viennent pour réparer ceci ou cela, ici et là, tout au long de la journée. Quatre appartements ont déjà été refaits et les familles ont été relogées. Et pour deux des appartements rénovés, des traces d’humidité sont réapparues, tandis que dans le troisième appartement, le taux d’humidité est détecté trop élevé.

Sans compter les problèmes de climatisation rencontrés cet été… Cette situation est forcément inquiétante et génère beaucoup d’angoisse chez certains résidents. C’est bien compréhensible."

La page Facebook de la résidence est une chronique des petits malheurs quotidiens qui s’accumulent. Les locataires y relatent des faits. "Mais tout ça crée aussi des rumeurs; ce qui est toujours néfaste, explique Stéphane Lobono. L’impact psychologique sur une grande partie des familles n’est pas mesurable; mais il est énorme. Ce ne sont pas des caprices de Monégasques."

"Nous voudrions évacuer L’Hélios"

Alors, la rentrée ne se fera pas en douceur. "Nous allons demander une baisse de 50 % de nos loyers à effet rétroactif et à être considéré comme les sinistrés d’Apolline, explique Stéphane LobonoIl faut que tout l’immeuble soit évacué et qu’un protocole de travaux soit appliqué, identique pour tous les appartements. S’il s’agit d’enlever toute la fibre de bois, il faut casser les cloisons, ôter l’électricité. Aux Jardins d’Apolline, la rénovation d’un bloc se fait en huit mois. Ici, aucune raison que ça dure plus longtemps puisque les canalisations dans les sols ne sont pas touchées, semble-t-il."

Mais y a-t-il vraiment la même urgence que celle annoncée à Apolline? "Non, sauf pour une dizaine de foyers dont les appartements ont des problèmes de moisissures. L’immeuble est en désordre mais il n’y a pas de problèmes sanitaires. Nous voudrions évacuer L’Hélios dans les meilleurs délais mais pas dans n’importe quelle condition. Il faut gérer l’humain. L’accompagnement est essentiel."

C’est pour toutes ces raisons que l’association des résidents de L’Hélios organisera une réunion fin septembre. D’ici là, un courrier destiné à l’administration des Domaines sera envoyé pour demander le retrait de la totalité de la fibre de bois dans l’immeuble.

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