Les traditions du mois de juin

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Jean-Louis Caserio Publié le 23/06/2018 à 05:09, mis à jour le 23/06/2018 à 05:09
Fête de la Saint-Jean par J. Breton, 1875.	(DR)
Fête de la Saint-Jean par J. Breton, 1875. (DR)

Tous les ans, généralement au mois de juin, les barquettes de Saint-Jean sont de retour sur nos plages. Mais ces dernières années, leur arrivée est plus précoce. C'est par millions qu'elles font leur apparition le long de la Côte d'Azur et de la côte ligure.

Que sont ces barquettes ? Dénommées vélelles, avec leurs « cils » bleus, elles appartiennent à notre paysage côtier, mais surprennent toujours autant les touristes et les baigneurs. Cette espèce qui appartient à la famille du plancton ressemble aux méduses par sa transparence, mais n'a pas d'effet urticant. Elles sont tellement belles quand elles arrivent bien fraîches ! Poussées par les courants et la houle, elles s'étalent en nappes épaisses et s'échouent en colorant de bleu les galets du bord de mer et en dégageant une forte odeur en se dégradant. On en ramasse parfois plusieurs tonnes. Les barquettes ressemblent, au loin, à de petits bateaux à voiles et sont ainsi plus sensibles aux effets des vents et des courants. Recueillies à l'épuisette puis broyées et mélangées avec du sel et du sable, elles peuvent servir d'appât pour les pêcheurs à la ligne.

Autrefois, on considérait que ces barquettes préfiguraient « le fleurissement printanier de la mer ».

L'été arrive avec la Saint-Jean et la fête des pères. Laissons Marcel Firpo nous conter une coutume ancestrale. Dans les campagnes, à la veille du 24 juin, s'allumaient les premiers feux de joie et, le lendemain, à la fraîche clarté de l'aube, on envoyait garçons et filles remuer les cendres encore chaudes pour y chercher ces longs filaments blonds qu'une légende délicieuse disait être les cheveux de Saint-Jean-Baptiste et qui portaient bonheur.

« Bûcher du feu de la Saint-Jean, garde santé pour tout l'an » prédisait un vieux proverbe.

Avec les fèves apparaissent les lucioles qui mettent, le soir, sous les citronniers et orangers, des tourbillons d'étincelles. Et, sur les chemins, à la nuit tombante, les enfants vont capturer les lucioles en chantant cet appel en forme de promesse : « Luciole, descends un peu, descends ici que je te donne du pain, du vin, des fèves. Verluisant, fait carême, viens ici que je te mette dans la lanterne… ». Et ce n'est pas par hasard si l'on avait l'habitude de proposer du pain, du vin, des fèves aux lucioles, puisque Cathalan, seigneur de Menton, disposait dans son testament de 1457 qu'une aumône annuelle, composée de pain, de vin, de fèves soit accordée et distribuée au peuple de Menton, suivant ainsi une ancienne coutume en honneur dans le pays.

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