Les montres, une passion qui peut rapporter gros à Monaco

C’est la semaine des enchères en Principauté. Artcurial et Antiquorum proposent notamment des chronographes d’exception qui séduisent les amateurs toujours plus nombreux et jeunes.

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Joëlle Deviras et Thomas Michel Publié le 22/01/2021 à 16:00, mis à jour le 22/01/2021 à 14:14
Maud Gibourdel spécialiste junior de la marque, dirige l’antenne monégasque d’Antiquorum également installé Genève, Paris, Milan, Munich et Hong Kong. Photo J.D.

Les maisons de ventes aux enchères ne connaissent pas la crise! Cette semaine à Monaco, comme traditionnellement, les vacations s’enchaînent. Et parmi les objets qui ont la cote, les montres forment le dessus du panier. Et plus précisément, les chronographes.

Dernière des maisons implantées en Principauté, Antiquorum, en partenariat avec MC luxury auction, a installé ses bureaux dans le Domaine de Roqueville l’année dernière. Et dimanche, elle organisera sa première vente sans être associée à d’autres maisons.

Les 304 lots vendus sous le marteau de Maître Escaut-Marquet devraient séduire les amateurs d’horlogerie mais aussi les investisseurs. "Le vintage, au-delà du style, représente une valeur refuge et un placement intermédiaire, explique Maud Gibourdel, spécialiste junior de la marque. En ces temps de crise, les personnes sont plus rassurées avec un objet. L’aspect “placement financier” est plus qu’important."

"Le seul bijou de l’homme"

Et le marché peut être très lucratif: "J’ai vu une montre Cosmograph Daytona multiplier par quatre en 7 ans! Les montres font toujours de très beaux résultats dès lors qu’elles remplissent trois critères essentiels : la rareté, l’état et la tendance."

Et la tendance, c’est incontestablement le chronographe qui plaît aujourd’hui aux femmes comme aux hommes. Le must? Rolex.

Mais on trouve aussi dans le top cinq: Patek Philippe, Cartier, Oméga et François-Paul Journe.

À l’heure où le smartphone remplit a minima les mêmes fonctions que la montre la plus sophistiquée, "le chronographe reste le seul bijou de l’homme", souligne Maud Gibourdel. C’est donc aussi un achat plaisir que se font les acquéreurs qui ne connaissent plus de frontières.

"Depuis la covid, on a doublé le nombre des acheteurs en ligne. C’est une manière différente d’acheter."

Accrochés à leur téléphone, devant leur écran d’ordinateur ou dans la salle Empire de l’Hôtel de Paris, les potentiels acquéreurs n’ont plus que la limite de leur porte-monnaie pour faire le bel et bon achat!

Enchères animées à l’Hermitage. J.-F. Ottonello.

Artcurial: "Des taux de ventes extraordinaires"

Les garde-temps ne connaissent pas la crise.

Si le premier trimestre 2020 a été marqué par un léger trou d’air, le rebond du marché a été spectaculaire. Directeur général de Chrono24, leader mondial de la vente en ligne de montres de luxe, Tim Stracke confiait d’ailleurs récemment au Figaro avoir réalisé plus de 2 milliards d’euros de volume d’affaires en 2020. Soit 25% de hausse !

«L’engouement des acheteurs est plus vif que jamais. À mon sens, cette crise sanitaire a propulsé l’industrie du e-commerce trois ans en avant. Que ce soit par intérêt personnel ou pour effectuer un placement judicieux, les montres de luxe sont de plus en plus recherchées.»

Sur le marché des enchères, l’engouement pour les toquantes de seconde main est similaire. Experte de la maison Artcurial, Marie Sanna confirme des « taux de ventes extraordinaires », à des prix plus élevés que les standards.

Nouveaux acheteurs

Dernier exemple en date, ce mardi à l’Hôtel Hermitage, à l’occasion des traditionnelles vacations hivernales d’Artcurial. Sous le marteau de Stéphane Aubert, une Patek Philippe estimée 300.000-600.000 euros a été adjugée 883.000 euros (frais compris). Mais alors pourquoi un tel engouement ?

"L’offre est super resserrée sur le marché des montres, et tout le monde est à l’affût de ce qui peut passer sur le marché", avance Marie Sanna qui, avec ses collaborateurs, a d’ailleurs pensé un catalogue plus qualitatif que quantitatif.

69 lots pour une estimation globale de 1,6 million euros tout de même!

Il faut dire aussi que monter des ventes en ce moment relève de la prouesse tant les restrictions sanitaires freinent les interactions avec les vendeurs. Les acheteurs, eux, ont vite pris le pli des enchères dématérialisées.

"Il y a plein de nouveaux acheteurs sur le marché des enchères et particulièrement dans le domaine des montres, assure Marie Sanna. Il y a plein de jeunes personnes, dans la quarantaine, qui s’intéressent encore plus et recherchent une histoire, un passé et aussi de la modernité".

Pièce unique : la montre Tour de l’Ile n° 1 de Vacheron Constantin est l’une des montres-bracelets les plus compliquées au monde ! Photo DR.

Un trésor d’horlogerie à 3 Me dimanche?

Le dernier lot de la vente d’Antiquorum proposera, ce dimanche après-midi, un trésor d’horlogerie.

La montre-bracelet en or 18 carats Tour de L’Île n°1 est l’une des plus compliquées au monde avec son double cadran et ces seize 16 complications horlogères. Créée à l’occasion des 250 ans de Vacheron Constantin, elle est estimée par Antiquorum qui la vend, pour la deuxième fois, entre 1,8 et 3 millions d’euros.

Il s’agit d’une montre manuelle qui donne notamment les âges et phases de la Lune, l’indication de réserve de marche, l’heure d’un second fuseau horaire, la date, le jour de la semaine, le mois de l’année, est adaptée aux années bissextiles, l’heure du lever et du coucher du soleil pour Genève, et même la carte du ciel pour l’hémisphère Nord et le calendrier annuel céleste!

Comme les 303 autres lots, cette montre sera exposée samedi 23 janvier et dimanche 24 toute la matinée dans la salle Empire de l’Hôtel de Paris. La vente démarrera ensuite à 14 heures.

Illustration Photo DR.

Le chiffre

883.000. Qualifiée de "montre d’une vie" par Artcurial,une Patek Philippe Réf. 1518 "Big Arabic" s’est envolée au marteau, mardi à Monaco.

Dans la même maison depuis son achat en 1945, elle a trouvé preneur pour 883.000 euros (frais compris).

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