Les journées d'Iter dévoilent l'autre soleil de la Terre

Depuis lundi, au Grimaldi Forum, 500 scientifiques et industriels échangent sur ce programme qui veut copier le Soleil afin de produire une source d'énergie inépuisable qui donnera de l'électricité

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Régine Meunier Publié le 10/02/2016 à 05:05, mis à jour le 10/02/2016 à 05:05
AGENCE MONACOSALON ITER GRIMALDI FORUMMR BIGOT
Bernard Bigot, directeur général d’Iter organization : « Le défi d’Iter c’est d’exploiter le phénomène de fusion qui se produit naturellement au cœur du Soleil, de le produire massivement », pour fournir l’électricité de demain. Photo Michaël Alési

Iter est un programme de recherche sur l'énergie de fusion. Une énergie qui pourrait alimenter le monde entier à partir de 2 050. Elle est «inépuisable et propre, et peut être utilisée à grande échelle», selon Bernard Bigot, directeur général d'Iter Organization. Fini les problèmes de transition énergétique pour fournir toujours plus d'électricité à toujours plus d'êtres humains: 7,35 milliards au premier juillet 2015 selon l'Organisation des Nations unies, près de 10 milliards en 2050.

Les scientifiques n'espèrent rien de moins que reproduire dans leurs installations de Saint-Paul-lès-Durance, dans les Bouches-du-Rhône, ce qui se passe au cœur du Soleil : la fusion des atomes d'hydrogène.

Cette réaction libère de grandes quantités d'énergie. Mais pour cela le Soleil a des prédispositions naturelles: c'est une boule de plasma si chaude et si dense que cela facilite cette fusion.

Le tokamak: site de rencontre des atomes

Malgré la distance qui nous sépare du Soleil, cette réaction permet de réchauffer notre planète depuis cinq milliards d'années.

Un plasma sera créé au sein de «la machine expérimentale la plus complexe du monde, à la limite de ce qui est possible technologiquement et industriellement», précise Robert Arnoux, chargé de communication d'Iter. Cette machine c'est le tokamak. À l'intérieur, les chercheurs vont obliger des noyaux d'hydrogène à vaincre leur répulsion, à se rapprocher coûte que coûte et à s'aimer : donc à fusionner pour libérer de l'énergie.

C'est pour ainsi dire le plus grand site de rencontres au monde. Il détrône saint Valentin et Cupidon. Lequel a remplacé ses flèches par la vitesse. C'est grâce à elle que les particules seront envoyées les unes contre les autres.

Monaco partenaire

Cela fait plus d'un demi-siècle que les scientifiques y travaillent. 35 pays y croient: toute l'Union européenne ainsi que la Suisse, la Chine, l'Inde, le Japon, la Corée du Sud, la Russie et les États-Unis. Monaco y participe en attribuant des bourses post-doctorales permettant à de jeunes chercheurs de s'accrocher à ce projet, qui apparaît indispensable pour l'avenir de l'humanité, d'autant que l'énergie de fusion émet zéro gaz à effet de serre.

«Ce n'est pas trop beau pour être vrai. C'est vrai», insiste souriant Bernard Bigot, comme s'il annonçait la découverte qui va sauver le monde. Mais Iter est un prototype. Avant de passer à la phase industrielle, il faut construire le tokamak. D'où ces échanges au Grimaldi Forum entre quelque 500 scientifiques et industriels.

Elles se poursuivent jusqu'à demain et vont permettre également de dessiner les perspectives de développement de cette énergie de fusion. Iter représente 7 milliards d'euros de contrats dans le monde. 7 milliards pour «inventer la démesure».

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