Hier, dans la Roya, une zone frontalière privilégiée par les passeurs de migrants, une vaste opération de contrôle des flux migratoires a été menée.
Sur place, aux abords de la gare de Breil, les douanes ainsi qu'une quinzaine de militaires de la compagnie de gendarmerie de Menton dirigés par le commandant Céline Maumy.
La veille, vendredi, une cinquantaine de migrants ont été interpellés dans le secteur. « Six hommes en gare de Breil qui venaient de Vintimille. Douze, et notamment des femmes avec des enfants, en gare de Sospel. Six à Èze à bord d'un véhicule immatriculé en Suisse et conduit par un individu vivant en Italie d'origine sri-lankaise qui est actuellement en garde à vue », détaille le commandant Céline Maumy.
Recrudescence de passages
« Puis dans la nuit de vendredi à samedi, nous avons encore interpellé à Sospel sept hommes et trois autres à Breil au bas du col de Brouis qui tentaient de rejoindre à pied Sospel. Ces personnes ont été confiées à la police de l'air et des frontières pour une reconduite à la frontière. »
Depuis quelques jours, dans cette zone frontalière de la Roya, les autorités constatent, en effet, une recrudescence de passages de migrants. « ça s'était calmé et c'est vrai que depuis une semaine nous recommençons à interpeller dans le secteur frontalier de la Roya des étrangers en situation irrégulière, explique le commandant Céline Maumy. Ils arrivent par petits groupes. La plupart sont originaires du Soudan, de l'Érythrée, de Guinée, du Mali et du Sri-Lanka. Ils tentent de rejoindre le nord de l'Europe et ils passent par le sud de la France, surtout depuis qu'en Europe de l'Est les frontières se ferment. Et puis, dans le cadre des récents attentats, nous renforçons aussi les contrôles aux frontières. »
C'est dans ce contexte, tendu donc à tout point de vue, qu'hier matin une vaste opération de contrôle des flux migratoires a été menée dans la vallée.
Assistées des réservistes de la gendarmerie, les douanes étaient chargées du contrôle des trains en provenance de l'Italie, alors que les militaires de la compagnie de Menton contrôlaient les véhicules au comportement suspect.
Pour assister les hommes au sol, l'hélicoptère de la gendarmerie. « Depuis les airs, nous surveillons cette zone frontalière à cheval entre la France et l'Italie qui est un axe important de pénétration des flux migratoires, explique le lieutenant Bloy qui commande le groupement des forces aériennes de la gendarmerie Sud à Hyères. Nous détectons les véhicules suspects tels que les fourgons et les utilitaires. Nous surveillons aussi les conducteurs qui ont une attitude anormale au volant. À 1,5 km du sol, l'hélicoptère est invisible et inaudible. Et depuis les airs on s'affranchit de toutes les contraintes. Même si on constate qu'aujourd'hui les migrants privilégient les voies de passage principales et pas de petits chemins de montagne comme au siècle dernier.»
Hier, mis à part quelques automobilistes en infraction, ce contrôle de flux migratoires n'a pas permis l'interpellation de nouveaux migrants tentant de se frayer un passage à la frontière pour rejoindre le nord de l'Europe.
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