Les faux rochers fragilisés, la grotte de l’Observatoire de Monaco va fermer pour de longs mois

Les faux rochers surplombant l’entrée de la grotte à Monaco, fragilisés par le temps, nécessitent des travaux de sécurisation et de rénovation qui vont durer un certain temps.

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Arnault Cohen Publié le 10/01/2020 à 07:20, mis à jour le 10/01/2020 à 07:23
Les escaliers et la passerelle (à gauche) et le bloc de rochers (en haut à droite) posent problème. Photo Arnault Cohen

Deux parties de la façade rocheuse surplombant l’entrée de la grotte de l’Observatoire posent problème. À l’œil nu, impossible de déceler le moindre danger.

Deux blocs de rochers, en partie faux, en partie vrais, fragilisés par le temps et les affres de la météo. À gauche, il y a ces escaliers et cette petite passerelle accrochés à la falaise.

À droite, le sommet d’un gros rocher sur lequel reposent de la végétation et des palmiers.

Même si aucune chute de matériaux n’a été constatée, les experts sont formels : ces gros morceaux de roche sont fragilisés. Et nécessitent des travaux.

À la suite de ce rapport, le premier du genre, réalisé par la SAM Expertises et Géotechnique, à la demande du gouvernement princier, la mairie de Monaco et la direction du Jardin exotique n’ont pas voulu prendre le moindre risque et ont décidé de fermer la grotte, par mesure de précaution. C’était le 20 décembre dernier.

Depuis, la grotte est toujours interdite aux visiteurs. Et elle n’est pas près de rouvrir.

«L’usure du temps»

Fabien Menniti, guide de la grotte depuis vingt-deux ans, reconverti en « guide de barrière ». Photo Arnault Cohen.

Que s’est-il passé ? La faute aux intempéries de novembre et décembre ? Aux travaux menés tout autour du Jardin exotique, notamment pour réaliser un parking sous-terrain ? « Les fortes pluies de décembre dernier et les travaux n’y sont pour rien, assure Diane Ortolani, la directrice du Jardin exotique - et donc aussi du Centre botanique et de la grotte de l’Observatoire. C’est l’usure du temps. Les structures en faux rochers datent de 1933 et ont beaucoup vieilli. Elles se fissurent, l’eau s’infiltre et fait rouiller les armatures en fer. Le gel et le dégel fragilisent également la structure. »

Il faut savoir que 80 % des rochers du Jardin exotique sont faux. Il s’agit, en réalité, de structures en fer entourées d’un grillage à poule sur lequel est coulé le mortier, un mélange de ciment et de sable, qui donne cette allure de roche.

Avec le temps, les infiltrations d’eau ont fait rouiller certaines parties des armatures métalliques, singulièrement à deux endroits situés au-dessus de l’entrée de la grotte.

«Purger rénover»

A l'intérieur des grottes de l'Observatoire. Photo Monaco Matin.

L’expertise réclamée par le gouvernement monégasque portait sur l’ensemble du Jardin exotique.

Le premier constat est rassurant: seulement deux zones sont pointées du doigt. Si l’ensemble des structures avaient été concernées, l’avenir du Jardin exotique aurait été compromis.

Tel n’est pas le cas. « Les soucis sont concentrés au-dessus de la grotte », rassure Diane Ortolani.

Pour autant, les travaux qui vont devoir être engagés ne sont pas une mince affaire. « Nous allons devoir purger les vrais rochers puis rénover les faux, résume Diane Ortolani. Dans un premier temps, il va falloir enlever ce qui risque de tomber. Après, on verra… »

La suite est incertaine puisque la nature de ces structures factices est ancienne et, du même coup, mal connue. Le calendrier des travaux est donc très incertain. La date de réouverture de la grotte l’est aussi. Ce n’est en tout cas pas pour demain.

Questions à la Directrice

Diane Ortolani, la directrice du Jardin exotique de Monaco. Photo Arnault Cohen.

Quand la grotte va-t-elle pouvoir rouvrir ?
Je ne sais pas. C’est le gros point d’interrogation. Il faut d’abord purger ce qui risque de tomber. La question est de savoir quand, ensuite, on programmera la rénovation des structures de faux rochers. L’idéal serait, après la purge, de rouvrir la grotte au printemps, le temps de la haute saison. C’est entre mai et septembre que nous enregistrons la fréquentation de la grotte la plus forte. Et ensuite, nous lancerions les travaux de rénovation en octobre ou en novembre. Nous devrons aussi trouver l’entreprise qui sera capable d’effectuer ces travaux car cette technique n’est pas classique. À ce jour, je n’ai donc aucune idée du planning et du temps que ces travaux prendront.

Quelles sont les conséquences de cette fermeture ?
Nous avons dû réaffecter les cinq guides chargés des visites de la grotte. Ils sont provisoirement postés devant les barrières interdisant l’accès à la grotte. Nous avons par ailleurs enregistré une baisse de la fréquentation du Jardin exotique en décembre, qui est passée de 3.000 à 2.300 entrées. C’est sans doute aussi lié aux intempéries.

La grotte a-t-elle souffert des fortes pluies de novembre et décembre ?
La grotte va très bien. Elle n’est en aucune manière concernée par la vétusté des structures de faux rochers. Quant aux intempéries, la grotte n’en souffre jamais. Il y a toujours des infiltrations d’eau, c’est ce qui crée les stalactites, mais elle n’est jamais inondée. L’eau ne ruisselle pas à l’intérieur car la grotte est en retrait d’une falaise et que l’eau ne peut pas s’accumuler à cet endroit.

tarifs adaptés

Dès la fermeture de la grotte de l’Observatoire, le 20 décembre, les tarifs d’entrée au Jardin exotique ont été revus à la baisse. Logique quand on sait que 80 % des visiteurs du Jardin font un crochet vers les tréfonds de la grotte. Voici les nouveaux tarifs :

Jardin exotique et grotte : le tarif adulte est passé de 7,40 € à 5,40 € (enfants : de 3,90 € à 2,80 €).

Jardin exotique, grotte et Centre botanique : le tarif passe de 9,60 € à 7,40 € (enfants : de 5 € à 3,90 €).

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