Les élus monégasques plaident pour plus de tests pour faire face à la Covid-19

Se félicitant de l’ouverture ce mercredi d’un centre national de dépistage appelé de leurs vœux, le Conseil national formule aussi d’autres propositions pour augmenter les tests.

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CEDRIC VERANY cverany@monacomatin.mc Publié le 15/09/2020 à 20:25, mis à jour le 15/09/2020 à 20:29
À l’heure de la rentrée politique, ce mardi, la crise liée à l’épidémie de Covid-19 est le principal sujet de préoccupation de la Haute assemblée. Photo Dylan Meiffret

Pour sa rentrée politique devant la presse, ce mardi matin dans l’hémicycle, le Conseil national a disserté pendant près d’une heure et demie sur un sujet unique: la crise sanitaire liée à la Covid-19.

Alors que septembre est d’ordinaire un mois où se dessinent les grands axes de réflexion pour le budget de l’État à venir et les projets et propositions de loi à l’étude, les conseillères et conseillers nationaux planchent principalement, en cette rentrée inédite, sur la situation exceptionnelle et ses effets dans le pays.

Leur créneau? Augmenter la capacité pour se faire tester et préserver la santé économique de la Principauté.

"À Monaco, c’est un parcours du combattant pour se faire tester. Le dispositif mis en place par le conseiller de gouvernement pour les Affaires sociales et la Santé était peu lisible et insuffisant", déplore le président du Conseil national, Stéphane Valeri.

Repris par Marc Mourou, président de la commission pour l’Éducation et la Jeunesse, qui renchérit: "Andorre a testé 11.000 personnes avant la rentrée: les élèves et la communauté éducative. Pourquoi n’avons-nous pas anticipé pour tester l’ensemble de notre communauté éducative également, surtout face à l’inquiétude des parents?"

Une suggestion qui intervient alors que trois élèves de la Principauté ont été testés positifs à la Covid-19 après quelques jours de cours.

Un centre accessible à tous

En filigrane, les élus dénoncent un manque d’anticipation du gouvernement. "Nous avons regretté que Serge Telle n’ait pas jugé utile de réunir le comité de suivi depuis le 28 juillet, alors que les indicateurs ont commencé à se dégrader dès le mois d’août", tacle Stéphane Valeri.

Ce comité, initié au printemps, va finalement se réunir aujourd’hui. Avant cela, les membres du gouvernement et les élus doivent découvrir le centre national de dépistage, installé à l’Espace Léo-Ferré. Les personnes symptomatiques ou cas contact seront prioritaires dans les jours qui viennent pour venir s’y faire contrôler, avec une ordonnance, et obtenir un résultat rapide.

L’idée avait d’abord germé d’installer ce centre rue Bel Respiro. "Nous avons formulé une autre proposition, pour créer un seul centre national de dépistage dans un lieu facile d’accès pour tous, plaide Stéphane Valeri, et nous remercions le ministre qui nous a entendus".

Entre les deux institutions, qui ont déjà échangé au cours de trois réunions de travail, les relations semblent se forger dans un climat d’apaisement.

"Avec Pierre Dartout, nous ressentons un nouveau climat de dialogue", estime la vice-présidente de l’hémicycle, Brigitte Boccone-Pagès. "Le nouveau ministre d’État est un homme de concertation qui a le sens de l’écoute", ajoute Stéphane Valeri.

Développer les tests salivaires?

Aujourd’hui, le Conseil national espère encore davantage. Notamment que Monaco augmente les capacités de test du pays, pour savoir si on est positif ou négatif en quelques heures.

"Des pays utilisent des tests salivaires, qui sont fiables et plus confortables, il faut s’en procurer", glisse le président du Conseil national. Et Christophe Robino, président de la commission des Intérêts sociaux et des Affaires diverses, de détailler: "La technique est simple, avec un prélèvement sous la langue ou à l’intérieur de la joue, pour un résultat plus rapide et plus souple."

L’élu, également médecin, formule aussi la proposition d’utiliser le stock de tests sérologiques Trod, utilisés au printemps pour la première vague de dépistage, "afin de tester massivement et plus régulièrement pour voir la pénétration du virus dans la population".

Reconfiner? Impensable!

Alors qu’Israël a décidé de reconfiner sa population pour trois semaines, la question est posée pour la Principauté.

"Pouvons-nous nous permettre un nouveau confinement? J’en doute", répond Béatrice Fresko-Rolfo. La conseillère nationale craint "une crise sociale si la relance n’est pas au rendez-vous". Une vingtaine d’entreprises ont d’ailleurs commencé à licencier.

Pour Stéphane Valeri, reconfiner le pays n’est pas envisageable. "Ce n’est pas du tout à l’ordre du jour. Ne tombons pas dans la psychose. Il faut être pragmatique. Pour l’heure, sur un pays de 37.000 habitants, seules trois personnes sont hospitalisées au CHPG. Sachons ramener les choses à leur juste proposition. Ce virus, ce n’est pas la peste, ni le choléra."

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