Chacun a pu constater l'ambiance positive, respectueuse et constructive qui règne entre tous les élus, qu'ils soient majoritaires ou minoritaires. » C'est avec ces mots que le président du Conseil national Stéphane Valeri a commencé son discours qui a précédé le vote des élus en faveur du projet de loi du budget rectificatif 2018.
Et c'est vrai que si Franck Julien, Fabrice Notari, Nathalie Amoratti-Blanc, Balthazar Seydoux, Franck Lobono, Corinne Bertani, Christophe Robino et Thomas Brezzo ont voté contre ce budget, c'est uniquement pour marquer les points de désaccord de Primo ! avec le gouvernement et non pour se distinguer d'avec leurs collègues de l'hémicycle, du moins ceux de la majorité. À noter que Jean-Louis Grinda (Union monégasque) a également voté contre le projet de loi.
Incontestablement, la nouvelle mandature marque un tournant. Ça se voit, ça s'entend, ça se ressent auprès de tous les élus. Et tout le monde en sort gagnant. Mieux, et c'est presque surprenant, la relation entre le président et le ministre d'État paraît détendue. Ils défendent chacun des positions parfois différentes, voire divergentes, mais le climat est détendu. Après les tensions marquées et remarquées qui ont duré et perduré, il semble bel et bien que ce temps-là soit révolu. Au point que l'on a vu les deux hommes spontanément partager le dîner à la même table, mercredi soir, aux côtés de Jean-Louis Grinda également.
La fin des querelles
L'intérêt général est la pierre angulaire des deux institutions qui ont su faire un vrai pas en avant ; l'une vers l'autre. Gouvernement et Conseil national en sortent réellement grandis. Enfin la fin des querelles !
Avec un tiers de vote « contre », les conseillers nationaux montrent combien le travail ne fait pourtant que commencer. Ceux de la majorité qui expliquent leur désapprobation prennent bien soin de souligner qu'ils sont tous « solidaires derrière le président », pour reprendre les mots de Christophe Robino.
Les principaux sujets pour lesquels ils attendent de vrais changements ? La gestion des chantiers publics, la création de deux à quatre postes de contrôleurs sur les chantiers, la qualité de vie, la prise en compte des Enfants du pays.
Balthazar Seydoux, président de la commission Finances et Économie national, veut une gestion moins frileuse des deniers de l'État. « Je voudrais le redire, le gouvernement n'a pas le monopole de la prudence financière et de l'orthodoxie budgétaire. (...) Nous devons faire preuve d'audace, pour renforcer notre modèle économique et social. Cette audace, elle peut générer une certaine ardeur, mais l'esprit de responsabilité qui nous anime tous ici prend aussi en compte les notions de prudence et de lucidité. »
Franck Lobono, président de la commission Logement, considère que trop peu d'efforts ont été réalisés. « Trop de retard a été pris ces dernières années, trop d'approximations, trop peu de volonté politique pour faire du logement des Monégasques une priorité absolue. »
Après ce premier grand oral de la nouvelle mandature seront programmées en décembre les séances du budget primitif 2019. Une étape importante pour les deux institutions qui traceront vraiment les grandes lignes du Monaco des prochaines années.
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