Le choix est clairement assumé. Cet été, la Principauté n’est pas vraiment disposée à accueillir des vagues de touristes. Tout semble être fait, au contraire, pour l’éviter. Seules deux institutions à la haute attractivité touristique ont repris du service et joueront pleinement leur rôle cet été, pour le plus grand bonheur des commerçants et restaurateurs du Rocher : le Musée océanographique et la relève de la garde sur la place du Palais. Un point c’est tout.
Très tôt, les autorités communales et gouvernementales ont annoncé la couleur : même si l’évolution de l’épidémie est plutôt favorable à un déconfinement plus fort des activités culturelles et sportives - la France le démontre notamment avec l’ouverture des stades et hippodromes dès le 11 juillet avec une jauge à 5 000 personnes -, il n’en sera pas de même à Monaco.
"Pas de reprise des croisières en 2020"
Il n’y aura pas de Monte-Carlo Sporting Summer Festival, pas de grande exposition de l’été au Grimaldi Forum, seulement deux concerts au Palais princier - avec un tiers du public habituel -, pas de concours de feux d’artifice, pas d’animations sur le port Hercule, même pas de petits concerts au square Gastaud.
Et puis, signe qui confirme cette tendance, le gouvernement a annoncé, vendredi, que les paquebots de croisière ne seraient pas autorisés de sitôt à déverser leurs touristes par milliers en Principauté. « Il n’y a pas de reprise envisagée des croisières pour l’année 2020, indique Jean Castellini, conseiller de gouvernement-ministre des Finances et de l’Économie. C’est ce qui a été acté. Et à ce stade, je ne pense pas que le gouvernement, sous l’autorité du Prince, prendra des mesures allant dans un sens contraire. »
Le conseiller-ministre explique que, sur le plan sanitaire, on maîtrise mieux le pays d’origine des passagers d’un car de tourisme ou d’un avion. Ce n’est pas le cas des croisiéristes qui viennent du monde entier.
Vers un label "Monaco Safe"
« Monaco accueille sans restrictions les personnes venant de l’espace européen », complète Didier Gamerdinger, conseiller-ministre des Affaires sociales et de la Santé. Exit, pour l’instant, la clientèle russe ou moyen-orientale.
En réalité, les autorités du pays peaufinent les grands axes d’une politique visant à promouvoir le label « Monaco Safe ». « C’est un critère d’attractivité. Il s’agit de vanter la destination Monaco, non plus seulement pour sa sûreté mais également pour sa sécurité sanitaire. Nous travaillons sur un système permettant à nos commerçants de recevoir ce label. C’est un atout supplémentaire que nous souhaitons proposer aux commerçants. »
Et, par ricochet, aux touristes. Mais pas encore aux croisiéristes.
"Les taux d’occupation des hôtels en hausse"
La saison estivale pourrait s’avérer moins tragique que ce que l’on aurait pu craindre au printemps, en plein cœur de l’épidémie de coronavirus. « Les taux d’occupation des hôtels sont en hausse, assure Jean Castellini, le conseiller-ministre des Finances et de l’Économie. Les premiers chiffres nous montrent que, même si la saison d’été ne sera pas celle que l’on a pu connaître par le passé, on devrait avoir de bonnes surprises en août et en septembre. »
Un optimisme que confirme l’ouverture de tous les établissements de la SBM pour cet été. Les deux derniers hôtels qui attendaient pour se lancer, l’Hermitage et le Beach, ont annoncé cette semaine leur réouverture dans les premiers jours de juillet.
Dès le 1er juillet, après une fermeture inédite de 80 jours, l’Hôtel Hermitage Monte-Carlo accueillera donc de nouveau ses clients. Et deux jours plus tard, après la réouverture du Monte-Carlo Beach Club, le 12 juin et celle du spa Le Tigre Monte-Carlo le 20 juin, c’est le site entier du Monte-Carlo Beach qui ouvrira ses portes, avec le Monte-Carlo Beach hôtel, le restaurant étoilé Elsa, le restaurant et lounge bar La Vigie.
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