Les chantiers vont être interdits le samedi Des techniques éprouvées pour réduire le bruit

Le gouvernement a choisi de modifier l'arrêté ministériel pour interdire désormais les chantiers le week-end, plaidant pour la qualité de vie dans un pays cerné par les travaux

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CEDRIC VERANY Publié le 25/10/2018 à 05:05, mis à jour le 25/10/2018 à 05:06
Cyril Dodergny

C'est un sujet de discussions récurrent. Aussi bien lors de la campagne pour les élections nationales, aux terrasses des cafés de la place d'Armes ou sur les réseaux sociaux. Il y a trop de chantiers en Principauté, trop de travaux concomitants, trop de bruit qui entame le capital de la qualité de vie dans le pays.

Aujourd'hui, le gouvernement a décidé de réagir en publiant prochainement deux arrêtés ministériels qui vont édicter de nouvelles règles pour l'encadrement des chantiers. De manière à trouver « un équilibre entre les travaux structurants pour l'avenir de Monaco et la qualité de vie des résidents », a confirmé Marie-Pierre Gramaglia, conseiller de gouvernement-ministre pour l'Équipement, l'Urbanisme et l'Environnement lors d'une rencontre avec la presse.

Deux trêves dans l'année

La mesure la plus symbolique de ce nouveau cadre légal est l'interdiction des chantiers le samedi. Plus aucune activité ne sera tolérée le week-end. Et deux trêves dans l'année vont être systématisées : pour les fêtes de fin d'année, du 24 décembre au 1er janvier. Ainsi qu'au mois d'août.

En clair, le nouvel arrêté ministériel durcit la législation. « Aucune dérogation ne sera accordée. Les seules dérogations hors des horaires, qui pourraient être valables, seront à titre exceptionnel, quand c'est nécessaire pour des motifs techniques dans la réalisation du chantier », confirme Marie-Pierre Gramaglia.

En contrepartie, les travaux sont autorisés désormais du lundi au vendredi, de 7 h 30 à 19 heures. Un planning imposé à tous les professionnels du bâtiment. Quitte à modifier les calendriers de livraison des bâtiments en construction ?

Meilleure communication

« Certes, quatre heures disparaissent le samedi. Mais dans la semaine, il est désormais permis d'arriver avant 8 heures sur les chantiers pour gagner du temps. D'autre part, l'arrêt obligatoire de midi à 13 h est supprimé avec une obligation, à la place, d'avoir des travaux non bruyants à l'heure du déjeuner. Ils vont perdre un peu de temps, mais pas tant que ça. Et nous allons y gagner en amélioration de la qualité de vie, en faisant bénéficier aux habitants de périodes de répit sans travaux », promet la conseillère de gouvernement, qui explique avoir réuni à plusieurs reprises les professionnels du bâtiment pour échanger sur ce sujet et trouver un consensus

La mesure s'accompagne aussi d'une nouvelle volonté de communiquer autour des travaux. « On peut supporter quelques nuisances en étant prévenus. Ainsi nous allons renforcer la communication avec les riverains, avec une information en continu et un référent par chantier », confirme Marie-Pierre Gramaglia.

Dans cette optique, son département va se doter d'un service de l'environnement et de la qualité de vie, dédié au suivi des chantiers, vers lequel il sera possible de se retourner pour signaler tout problème.

Le deuxième arrêté pris par le gouvernement concerne l'encadrement des bruits de chantier. Il transforme la circulaire de 2011, incitant à l'utilisation de matériel, de techniques et d'engins moins bruyants, en la rendant obligatoire.

C'est le cas en ce moment au niveau de l'échangeur Sainte-Devote, où le gouvernement a voulu donner l'exemple lors de travaux sur les réseaux avec une technique pour éviter les nuisances.

D'une manière générale, les équipes du département de l'Équipement ont mis en place une commission pour que les professionnels du secteur échangent sur les techniques et engins les moyens bruyants du marché pour trouver comment se mettre au diapason de la législation.

« Chaque chantier devra mettre en œuvre, de façon systématique, un dispositif de réduction de bruit comme les écrans acoustiques ou le blindage des bennes avec du caoutchouc par exemple. Certes ces équipements représentent une somme mais les chantiers sont assez importants et assez coûteux en Principauté pour que les promoteurs puissent supporter cet investissement de départ. Ils n'auront pas le choix », note Marie-Pierre Gramaglia. Qui a annoncé sa volonté de développer, d'ici au premier trimestre 2019, l'installation de capteurs sur tous les chantiers pour mesurer le niveau sonore et assurer un suivi phonique en temps réel des chantiers.

À l'échangeur Sainte-Dévote, on teste des techniques d'intervention moins bruyantes.
À l'échangeur Sainte-Dévote, on teste des techniques d'intervention moins bruyantes.

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