Le tunnel Albert-II a-t-il délesté le trafic à Monaco?

Le souverain a inauguré, hier, le tunnel descendant entre les boulevards du Jardin Exotique et Charles-III. Depuis son ouverture le 18 juillet, l'ouvrage capte 50 % de la circulation matinale

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C.V. Publié le 15/09/2016 à 05:03, mis à jour le 15/09/2016 à 05:03
Le souverain a inauguré, hier, ce nouvel équipement routier - et ses huit abris anti-incendie - qui porte son nom et que les automobilistes empruntent déjà depuis la mi-juillet.

Au premier coup d'œil à l'entrée du tunnel, c'est l'effigie de Sainte-Barbe que croisent en premier les automobilistes. La sainte patronne des architectes, des ingénieurs et des géologues, veille à la destinée du tunnel Albert II inauguré hier en Principauté.

Une inauguration présidée par le souverain qui a découvert l'équipement reliant le boulevard du Jardin Exotique au boulevard Charles-III. Une boucle souterraine de 1,7 kilomètre dans le tréfonds du sol français alors que les points d'entrée et de sortie sont en terre monégasque.

Un « ouvrage complexe », a souligné le prince Albert II dans son discours, « qui a nécessité le travail de 200 personnes et l'extraction de 400 000 tonnes de roche ».

L'affaire a pris quatre ans et demi et mobilisé un budget de 106 millions d'euros.

Contre l'asphyxie automobile

Prévue mi-juillet, l'inauguration du tunnel avait été annulée au lendemain de l'attentat de Nice. Hier, dans le sillage du prince, les officiels de Monaco et de France ont découvert l'ouvrage et ses équipements sécuritaires : huit abris anti-incendie positionnés le long du parcours et reliés à une galerie piétonne parallèle, qui donne sur l'extérieur. Ainsi qu'une usine souterraine de traitement de ventilation des fumées.

Des installations devenues obligatoires dans les constructions modernes depuis la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc.

Techniquement, le tunnel - dont les premières études ont démarré il y a vingt ans dans les bureaux du gouvernement monégasque - doit servir de catalyseur de la circulation dans une Principauté asphyxiée par la circulation journalière.

Au quotidien, 56 000 véhicules entrent sur le territoire monégasque, dont plus de la moitié du côté Ouest, par Cap-d'Ail depuis la Moyenne Corniche.

Stratégiquement placé, ce tunnel descendant, qui part du boulevard du Jardin Exotique, permet de rejoindre l'entrée Ouest basse de la Principauté pour accéder directement au quartier de Fontvieille ou rejoindre la Dorsale.

La Moyenne Corniche encombrée

Hier, l'embouteillage provoqué par la fermeture du tunnel - le temps de son inauguration - a montré que les usagers ont déjà pris leurs habitudes pour utiliser ce nouvel axe.

« Environ 50 % du trafic qui empruntait chaque matin le boulevard du Jardin exotique pour entrer en Principauté passe désormais par le tunnel. Ce transfert de flux fait qu'il y a environ 4 000 véhicules en moins sur cet axe, et 2 500 véhicules en moins sur le boulevard Princesse Charlotte chaque jour » note Jean-Luc Puyo, directeur de l'Aménagement urbain.

« Au plus fort de la journée [le matin entre 6 h et 10 h, ndlr], c'est environ 70 % du trafic qui emprunte le tunnel selon les premiers chiffres analysés ».

Un changement d'habitude chez les automobilistes qui aurait tendance à densifier la circulation sur le Moyenne Corniche au profit de la Basse Corniche.

Une semaine après la rentrée des classes à Monaco et quelques jours avant la reprise des grandes manifestations comme le Monaco Yacht Show, le tunnel Albert II sera vite mis à l'épreuve d'un trafic autoroutier massif.

Dans son discours, le souverain a rappelé que la Principauté continue de rechercher des solutions efficaces pour traiter le flux majeur journalier de mouvements de véhicules (environ 108 000 quotidiennement) dans le pays.

Avec notamment l'étude d'un transport en commun propre qui traverserait le pays. Ou l'idée d'un téléphérique près d'un grand parking de dissuasion au Jardin exotique, relié au cœur de la ville.

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Monaco-Matin

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