Le récit d'Anaïs, enceinte de neuf mois lorsque la tempête Alex a emporté son appartement à Breil-sur-Roya

Employée au club de football de l’AS Monaco, la jeune maman a raconté son histoire au prince Albert II lors de sa visite à Breil-sur-Roya, lundi.

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THIBAUT PARAT Publié le 29/12/2020 à 08:00, mis à jour le 28/12/2020 à 21:51
Anaïs Gozard et son bébé, Maël. Photo Cyril Dodergny

Pour l’arrivée imminente de leur progéniture, Anaïs et Pierre Gozard avaient imaginé une chambre joliment décorée, aux allures de cocon. Des tableaux d’animaux habillaient déjà les murs blancs. L’ensemble du mobilier pour le futur nourrisson était assorti.

Et puis, cette nuit du 2 au 3 octobre, la tempête Alex a chamboulé tous leurs plans. C’est ce qu’a conté la jeune femme, employée au club de football de l’AS Monaco, au prince Albert II.

"Le vendredi soir vers 17 heures, on a été évacué. L’eau commençait à monter mais on n’était pas plus inquiet que cela. On est parti avec un petit sac à dos, sans les affaires de maternité, pour aller se réfugier chez un ami", raconte Anaïs, alors engagée dans son 9e mois de grossesse.

C’est au petit matin que le couple découvre l’ampleur des dégâts. Le débit torrentiel de la Roya a ravagé l’intégralité de leur appartement, situé promenade Georges-Clemenceau, dont le rez-de-jardin donne sur le lac de Breil-sur-Roya.

"J’ai bien failli accoucher la nuit de la tempête avec le stress"

"Les baies vitrées ont cédé sous la pression de l’eau et cela a créé une aspiration. Tout ce qui était dans l’appartement a été emporté ou détruit. On n’a pas retrouvé une moitié du canapé, la télévision, les tables, les chaises etc... On a tout perdu cette nuit-là."

Y compris le dossier de maternité. Depuis, la famille Gozard a été relogée chez les parents d’Anaïs, au col de Brouis, et le petit Maël a pointé le bout de son nez au Centre hospitalier Princesse-Grace de Monaco. C’était le 31 octobre.

"J’ai bien failli accoucher la nuit de la tempête car le stress avait provoqué des contractions. Mais on s’est bien occupé de moi et, finalement, Maël est né à terme", sourit-elle.

Une bulle de bonheur qui, si elle ne les éclipse pas, atténue au moins les tracas administratifs du quotidien. "On attend la décision de la préfecture des Alpes-Maritimes pour savoir ce qui va advenir de notre appartement. À tout moment, on nous dit qu’il n’est pas réhabilitable. En attendant de savoir, les fonds de l’assurance ne sont pas débloqués. Personnellement, j’espère ne pas revenir dans l’appartement."

Cela raviverait de bien mauvais souvenirs, encore profondément enfouis en elle. Autre lueur dans le brouillard : la solidarité autour du couple et de leur nouveau-né.

"L’AS Monaco nous a soutenus, moralement et financièrement. La mairie de Breil-sur-Roya, aussi, a reçu beaucoup de dons. Malheureusement, on a dû en refuser beaucoup, faute de pouvoir stocker le matériel quelque part…"

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