Un million trois cent cinquante mille une fois, un million trois cent cinquante mille deux fois. Un million trois cent cinquante mille trois fois. Adjugé vendu.
Le son du marteau scelle la vente. La plus haute transaction hier après-midi, à l'Hôtel des ventes de Monte-Carlo, qui organisait une vacation d'objets datant de l'Égypte ancienne.
Avec parmi les deux cents lots, le numéro 130, un Livre des morts datant de 594 avant J.-C. réalisé en papyrus. Rédigé en écriture hiératique à l'encre noire et rouge. Des détails qui en font un bien très rare, eu égard également à son état de conservation, qui justifie le prix vertigineux, aussi haut que le sommet d'une pyramide, pour lequel il a été cédé.
Parti à la mise à prix
Sans course aux enchères pour autant. Dans la salle de l'hôtel des ventes, pourtant bien garnie hier après-midi, pas de précipitation à l'annonce du lot 130.
Estimé par les experts entre 1,8 et 2 millions d'euros, le Livre des morts n'a pas été disputé sous le marteau. Il est parti à la mise à prix sur ordre de son nouveau propriétaire, qui suivait la vente à distance par téléphone.
Il n'empêche que ce papyrus composé de 227 vignettes est une pièce inédite qui ressort aujourd'hui de la collection privée d'un amateur d'Égyptologie français qui l'avait acquis dans les années soixante.
Pour les spécialistes, ce Livre des morts comporte la particularité d'avoir été écrit pour un défunt, puis réécrit pour un autre dont les inscriptions trouvées sur le document laissent supputer qu'il a usurpé l'identité du premier (lire Monaco-Matin du 11 octobre).
Un « trésor inédit » selon les experts, qui a trouvé hier un nouvel acquéreur, resté très discret.
commentaires