Le nouveau ministre d'Etat de Monaco salue le travail de la police et assure les fonctionnaires de son "soutien" et sa "confiance"
Le nouveau chef du gouvernement princier, Pierre Dartout, a réservé l’une de ses premières visites à la Sûreté publique. "Sensibles" à cette attention et "honorés", les policiers lui ont promis "loyauté". Des fonctionnaires qui préparent leurs cartons…
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Thomas MichelPublié le 12/09/2020 à 09:52, mis à jour le 12/09/2020 à 09:56
Motards, cyclistes de l’Unité de préservation du cadre de vie, limiers plongés dans les dossiers… Pierre Dartout s’est familiarisé avec la police monégasque.Photo Manu Vitali / Dir.Com.
Ce n’est pas tous les jours qu’on peut mettre la police sur écoute. S’immiscer dans l’intimité de la Sûreté publique, ses bureaux, ses affaires, et surtout ses composantes humaines. Pour sa première visite aux fonctionnaires de police lundi, jour de rentrée scolaire, le nouveau ministre d’État, Pierre Dartout, a accepté que l’on prenne (discrètement) sa roue pour un tour des services de près de deux heures.
Des cellules au PC de surveillance (CSCO), en passant par la nouvelle brigade de cybercriminalité, l’ancien préfet a assuré aux fonctionnaires qu’ils pourraient compter sur son "soutien" et sa "confiance". Il a surtout avoué partager les mêmes lois morales.
"C’est une journée importante pour moi ; parmi les toutes premières visites que je voulais faire, il y avait la police. En presque quarante ans de carrière, j’ai toujours entretenu avec les services de police, en France, les meilleures relations. On dirait même que la police est un peu dans mon ADN, dans les valeurs que je porte et dans lesquelles je me retrouve."
"ce moment présente
un Temps fort et un caractère historique"
Accompagné du conseiller de gouvernement-ministre de l’Intérieur, Patrice Cellario, Robert Colle, secrétaire général du gouvernement princier, et Christophe Prat, directeur général du Département de l’Intérieur, Pierre Dartout a débuté son cheminement par le Service des résidents, aux côtés du directeur de la Sûreté publique, Richard Marangoni, et son adjoint, Régis Bastide. Le chef du gouvernement a ensuite traversé la rue Louis-Notari pour découvrir, étage par étage, les dix divisions de la police monégasque.
Objectif du ministre d’État : cerner les forces et les besoins, se familiariser avec les troupes. Mesurer, surtout, la dynamique entreprise à l’aube de la métamorphose du siège de la police monégasque. "Ce moment présente un temps fort et même un caractère historique, puisque les locaux sont appelés à disparaître prochainement, du moins à être profondément transformés", note le directeur Marangoni.
À chaque halte, le ministre d’État s’est démarqué par sa capacité d’écoute. Si le temps des ordres viendra, l’heure était à mettre des commentaires sur les chiffres, des initiatives derrière les résultats. Richard Marangoni de rappeler ainsi que les abus de faiblesse sont "une priorité pénale du Parquet", citant des enquêtes autour de personnes vulnérables, comme des "mariages blancs" ou "amours tardives". Pierre Dartout souligne alors que pareils abus auraient eu tendance "à s’accentuer durant le Covid en France". Et d’apprendre que le phénomène a été maîtrisé en Principauté notamment par une communication auprès des voisinages.
Un territoire scruté 24h/24
Le ministre d'Etat a découvert le mur d'images du centre de supervision.Photo Manu Vitali / Dir.Com..
Au passage des salles d’audition, en configuration Covid, les fonctionnaires dévoilent également le discret dispositif audiovisuel pour capter les témoignages des jeunes enfants sans les intimider. Dans les couloirs, des peluches et jouets témoignent de cette prise en charge adaptée, pensée.
Suivent la visite de la police judiciaire et ses 66 effectifs, dont 11 dévolus à la matière financière - « un service névralgique », avant de déboucher sur le centre de supervision. Derrière les écrans, joystick en main, 25 fonctionnaires recrutés après cinq ans d’expérience minimum. Ces yeux de Monaco balayent sur écran géant les 952 caméras installées en Principauté, dont 38 uniquement dédiées à la lecture automatique des plaques d’immatriculation.
L’occasion d’une démonstration, ou comment zoomer en deux secondes sur la tasse à café d’un client du Café de Paris depuis l’autre côté de la place du Casino. Impressionné, Pierre Dartout apprend que 76 000 contrôles d’identité sont effectués chaque année avec, chaque fois, un double filtre. Un passage au fichier central ; un autre sur Interpol.
Un vent de modernité
Plus loin, le ministre d’État mesurera aussi le caractère précieux des fiches hôtels pour le renseignement et « le projet pilote mené avec Interpol et couronné de succès » il y a quelques années. Une collaboration internationale développée, pour preuve le mur des mandats d’arrêt européens au sein de la Division de la coopération internationale.
Au rayon des nouveautés, le jeune groupe de cybercriminalité, dont les représentants ont brillé lors de formations ou concours extérieurs, et la nouvelle unité anti-drones, tous deux amenés à prendre plus d’espace. Tout comme l’indispensable laboratoire scientifique dans la future surélévation.
Pierre Dartout aura toujours usé naturellement d’un « nous » inclusif. Et au moment de recevoir des vœux de réussite et ses insignes et képi symboliques des mains de Richard Marangoni, de la part de l’ensemble du personnel, le ministre d’État a assuré « qu’ils ne seraient jamais bien loin dans son bureau ».
"Les résultats sont très bons… mais il faut continuer"
Motards, cyclistes de l’Unité de préservation du cadre de vie, limiers plongés dans les dossiers… Pierre Dartout s’est familiarisé avec la police monégasque.Photo Manu Vitali / Dir.Com..
"Je sais qu’ici la police est particulièrement efficace", a commenté le ministre d’État devant les chefs de division réunis dans le salon d’honneur, en fin de visite.
"Les résultats sont très bons mais il faut continuer parce qu’il y a un deuxième aspect des choses, plus économique, au-delà de la liberté que méritent les Monégasques et résidents, c’est aussi le fait que la sécurité est essentielle dans l’attractivité de la Principauté. Si la Principauté doit demeurer ce qu’elle est, c’est-à-dire un lieu d’excellence sur le plan touristique et de l’accueil, il faut absolument que la sécurité continue à être assurée de la façon la plus efficace, telle qu’elle l’est aujourd’hui. Voilà pourquoi je considère que votre mission est une mission, ici comme ailleurs, prioritaire. Votre métier, en plus, est très difficile, j’en suis pleinement conscient."
Le directeur de la Sûreté publique, Richard Marangoni, a présenté chacun des cadres de la Sûreté publique au ministre d'Etat.Photo Manu Vitali / Dir.Com..
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