Work in progress. Les portes closes à la villa Paloma inquiétaient les amoureux de l'art en Principauté. Mais on travaille à l'avenir, pour l'heure, dans l'antenne du Nouveau Musée National de Monaco (NMNM) au Jardin exotique, où l'on vient de finir de démonter l'exposition consacrée à l'inventeur monégasque, Hercule Florence.
« Les pièces sont rentrées en Brésil mais nous avons pu garder un fac-similé de toutes les œuvres », se réjouit la directrice, Marie-Claude Beaud, qui entend continuer à faire vivre l'héritage du personnage. « Nous réfléchissons à un projet itinérant pour parler de cet inventeur génial monégasque qu'était Hercule Florence, en montrant ses œuvres dans les écoles de la Principauté ». En parallèle, Cristiano Raimondi s'est envolé pour le Brésil où une exposition consacrée à Hercule Florence, dans la lignée de celle de Monaco, doit être présentée prochainement.
Tom Wesselmann à Paloma
Techniquement, la prolongation de l'exposition et les frais engagés sur ce projet ont contraint à décaler l'exposition consacrée à Tom Wesselmann, baptisée La Promesse du bonheur et qui n'ouvrira que fin juin 2018. L'événement s'annonce conséquent autour de la carrière de ce chantre du pop art, mettant en lumière son immense contribution au sujet tabou de la sexualité. Et retraçant le portrait qu'il a fait de la femme dans son œuvre.
Juste avant, à partir du 9 février, la Villa Paloma devrait proposer à voir au public des œuvres d'Alfredo Volpi, la première organisée en dehors du Brésil, regroupant plus de 130 œuvres. Ainsi qu'une sélection d'acquisitions récentes du musée, permises par le soutien de son mécène UBS Monaco.
Si le NMNM reçoit ce soutien précieux pour forger sa collection, l'équipe vient également d'intégrer à son budget une donation surprise de 1,5 million d'euros, post mortem, d'une fidèle des lieux qui a légué cette somme pour l'acquisition d'œuvres.
Michel Blazy à Sauber
En attendant, le NMNM présentera à partir du 16 décembre, une installation de Michel Blazy, pièce co-produite pour la Biennale de Venise. L'artiste a choisi, avec une dose d'humour, de transformer des vieilles paires de basket en jardinières pour un projet vivant qui trouvera sa place dans les salles du musée. Ce sera le point de départ d'une nouvelle séquence du « Lab », pour laboratoire, où sera proposé le travail des artistes Berger&Berger, Patrick Corillon, Damien Mac Donald, Félix Dol Maillot pour montrer au public, la création en cours à partir du 26 janvier.
Puis, en avril, Latifa Echakhch plasticienne contemporaine franco-marocaine, lauréate du prix Marcel-Duchamp en 2013, devrait jouer avec les collections du NMNM. Pour proposer une installation au travers d'un dialogue avec les maquettes de décors de l'Opéra de Monte-Carlo et les automates de la fameuse collection de Galéa.
Remettre en scène les collections du musée, voilà un exercice que Marie-Claude Beaud, en poste depuis presque neuf ans, a déjà proposé à plusieurs artistes.
« Aujourd'hui, le travail d'inventaire de nos collections est presque fini », commente la directrice, toujours en quête de mètres carrés pour faire évoluer le musée à deux têtes qu'elle dirige, avec une équipe qui développe un réseau international pour faire exister Monaco dans la sphère artistique. Mais avec une volonté précise. « La façon de pratiquer le musée change. Il y a une modification de l'utilisation du lieu. Je crois qu'il faut être innovant et testeur pour répondre au monde actuel. Et voir un musée comme un lieu de vie dans un monde qui ne parle que d'argent quand on parle d'art. Le deuxième rôle est un rôle d'éducation pour faire avancer les choses, et permettre aux gens de trouver leurs propres clés et d'être ouvert sur des capacités de transmission de façon plus ludique ».
Alors que le NMNM fonctionne depuis une décennie sur deux maisons pour présenter ses collections, à quand un établissement plus vaste et adapté pour développer ces idées ? Bientôt peut-être…
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