Facebook serait-il un lieu propice aux propos diffamatoires ? Son « mur » permettrait-il ce genre d'excès ? Si le réseau social en ligne se retranche derrière des recommandations de sécurité basiques, il sera très intéressant de connaître le « profil » dressé par tribunal correctionnel sur « l'ami » rompu éventuellement à ce genre de communication de nature offensive ou inappropriée.
Évidemment, il n'était nullement question, à l'audience, de cliquer sur des paramètres de confidentialité ou bien de bloquer un quelconque utilisateur. En fait, « l'expéditeur » était à la barre.
C'est un retraité monégasque, ancien cadre salarié de la SBM depuis le 1er juin dernier. Quelques jours plus tard, les 16 et 29 juin, il a posté deux messages. La teneur du premier critique une politique de promotion aberrante ne tenant plus compte de l'ancienneté.
« J'agissais pour informer une poignée de copains »
Le second rappelle un contenu redondant en désignant une promotion imméritée. D'après son conseil, « mon client a attendu d'être pensionné pour parler. Il estime plus particulièrement qu'une troisième personne n'a pas la formation adéquate pour être à la direction des ressources humaines. C'est une réalité : le fait d'avoir poussé le bobsleigh n'est pas synonyme de promotion ! C'est plutôt du favoritisme ! Ce qui en dit long sur la mentalité du principal employeur de la Principauté, avec un climat exécrable au sein du groupe... »
Inutile de s'étendre sur le sujet pour le président Jérôme Fougeras Lavergnolle. Sa question était des plus concises : « Quand vous avez tapé ces lignes, aviez-vous conscience de diffamer votre ancien employeur ? » Pour le prévenu, au casier vierge, Il n'y avait aucune intention de calomnier, de discréditer, de salir, de nuire : « J'ignorais que cela était possible. C'était un ressenti ! D'ailleurs, j'agissais pour informer une poignée de copains… » La partie civile prétend le contraire. « La réaction du prévenu, indique Me Sarah Filippi, serait due à un article publié dans le courant de l'année 2015. On a clairement une atteinte à des personnes. Non seulement l'intéressé va récidiver, mais il permettra leur identification ciblée par ses menaces. Même si les noms ne sont pas dévoilés. »
« Nous réclamons l'euro symbolique»
Et de s'interroger sur la bonne définition, tout en ayant choisi d'avance l'expression incriminée : « Diffamation où liberté d'expression ? Nous réclamons l'euro symbolique. »
Le parquet se rapportera à la décision du tribunal. Quant à la défense, elle a déjà tranché ! « Il s'agit de la liberté d'expression, tonne Me Franck Michel, C'est un salarié critique à l'égard de son employeur. Aucun délit de diffamation ! Le mur Facebook a été consulté par une vingtaine de personnes et les mentions ne sont pas nominatives. La SBM est mal venue pour porter grief. Et faut-il citer les syndicats qui évoquent également le problème ? Prononcez la relaxe ! C'est juste de l'humour pour un cercle restreint... »
L'affaire a été mise en délibéré et une décision sera rendue le mardi 12 décembre, à 9 heures.
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