Des gros bras, tatoués de la tête aux pieds, fumant des clopes devant le Musée de l'automobile, là où sont garés les joyaux mécaniques du prince. Des filles portant des piercings un peu partout sur le visage, arborant des bras, des jambes et des décolletés recouverts de tatouages colorés. Difficile de croire que l'on se trouve à Monaco. Et pourtant. Depuis hier et jusqu'à ce soir, se tient à l'Espace Léo-Ferré la 1re Monaco Tattoo Convention.
Six ans plus tôt, un salon du tatouage n'aurait probablement jamais pu être organisé en Principauté. Pour une raison simple : cette activité était alors illégale dans le pays. Et puis une loi sur le maquillage permanent est venue réglementer et autoriser cette activité artistique largement démocratisée et répandue en France et dans le monde. Un salon a même ouvert ses portes en 2015 rue de Millo, « Dixcième Art Tattoo Studio » (lire ci-dessous).
« Les esprits se sont ouverts »
L'organisateur lui-même a presque été surpris de la facilité avec laquelle il a pu monter ce premier événement dédié au tatouage. « Il y a vingt ans, j'ai eu envie d'ouvrir un salon à Monaco, se souvient Marc Ray, tatoueur depuis un quart de siècle. Or, c'était interdit. En cherchant à monter une nouvelle convention du tatouage, j'ai repensé à Monaco. J'ai contacté l'Espace Léo-Ferré, et voilà ! »
Pendant deux jours, une centaine de stands et quelque 150 tatoueurs sont installés à l'Espace Léo-Ferré. Ils sont venus de toute la France, mais aussi du Canada, du Brésil, de Grèce et de Polynésie. Parmi tous ces artistes, une star. L'un des tatoueurs les plus réputés en France, qui se trouve être un Azuréen bien connu de tous les amateurs : Alexander D. West, qui tient deux salons à Saint-Laurent-du-Var.
Alors, étonné de participer à un salon du tatouage à Monaco ? « C'est la preuve que les esprits se sont ouverts, sourit Alexander D West. Aujourd'hui, tout le monde se fait tatouer. Le tatouage n'est plus un moyen d'exprimer l'amour, la haine, la vengeance, la liberté ou l'enfermement, comme c'était le cas à l'origine. Le tatouage, aujourd'hui, est un acte ornemental. Se faire tatouer, c'est comme porter un bijou. »
600 visiteurs en permanence
Signe que l'activité n'a plus rien d'incongru en Principauté, environ 600 visiteurs se trouvaient en permanence dans les travées dans la grande salle municipale, hier.
« L'objectif de cette première convention est de faire connaître le monde du tatouage, cet art et les conditions d'hygiène qui doivent nécessairement l'entourer, expose Marc Ray. Si la fréquentation est bonne et que le public est satisfait, on pourra envisager de voir plus grand l'an prochain. » Les premiers marqueurs, en tout cas, sont positifs.
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