C'est un jeune pianiste couvert de grands prix internationaux qui est monté sur la scène du théâtre des Variétés, mercredi dernier. Sergei Redkin a dans son escarcelle le 1er Prix du concours Prokofiev à Saint-Pétersbourg, la médaille d'or au concours Maj Lind à Helsinki, la médaille de bronze à 23 ans du XVe concours Tchaïkovski. Et mercredi soir, ce prodige russe a donné pour la première fois en Principauté un magnifique récital aux Variétés, à l'initiative de l'Association Ars Antonina.
Dès les Variations sur un thème de Sarti de Mozart, la limpidité et la palette riche et variée de timbres apparaissaient dans son jeu. La Grande Humoresque de Schumann était jouée avec, à la fois, une tendresse et une virile robustesse, faisant fi des difficultés d'une partition géniale mais redoutable - et ce malgré l'instrument du théâtre, plus qu'ingrat. Quelques extraits du Dix-huit pièces, opus 72 de Tchaïkovski, confirmaient cet état de grâce alors que les Trois mouvements de Petrouchka faisaient éclater la virtuosité et la musicalité du jeune pianiste.
Afin d'offrir une transition sensible et discrète entre les œuvres de Stravinski et de Tchaïkovski, cet artiste, également compositeur, a gratifié le public d'une de ses créations, jouée pour la toute première fois.
Peu avare de son talent, Sergei Redkin, devant l'ovation que lui réservait le public, donnait deux bis. Le deuxième mouvement de la Sonatine de Ravel démontrait toute la sensibilité et la finesse de jeu du pianiste tandis qu'un éclatant Prélude et fugue de Chostakovitch emportait définitivement l'enthousiasme d'un public debout.
Après ce succès en Principauté, ce jeune prodige rejouera la semaine prochaine à Budapest, la réplique exacte de ce programme qui ravira à n'en point douter l'exigeant public Hongrois.
Sergei Redkin semble bien faire sa place dans la cour des grands pianistes de sa génération.
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