Le Grand Prix de Monaco fait le bonheur des hôteliers du pourtour de la Principauté

Après deux ans de Covid, les hôteliers retrouvent enfin leur clientèle à Menton et ses alentours. Techniciens d’écuries ou amateurs du Grand Prix ont pris d’assaut les hôtels de la cité du citron.

Mathilde Giannini Beillon & Y.D. Publié le 26/05/2022 à 15:49, mis à jour le 26/05/2022 à 15:53
Planning de réservation complet de l’hôtel Prince de Galles. Photo M.G.B.

Après deux ans d’inactivité, les hôteliers mentonnais sont heureux de voir le retour du Grand Prix de Monaco dans sa forme habituelle. "Tous les hôtels affichent complet de jeudi à dimanche", confirme Thomas Laurenti, président du Syndicat hôtelier de Menton et de la Riviera française.

Certains établissements ont été totalement réservés pour héberger les techniciens des écuries qui concourent au Grand Prix. "Cela fait 20 ans que nous accueillons l’écurie Porsche. Ils ont l’exclusivité pendant une semaine", confie Laurent Ravail, directeur de l’hôtel Riva.

Après pratiquement deux années au point mort en raison de la crise sanitaire, c’est un bon moyen de démarrer la saison. "L’an dernier, le Grand Prix a tout de même eu lieu, mais dans des conditions particulières. Nous étions ouverts, mais l’hôtel n’était pas complet. Il manquait pas mal de techniciens", explique Laurent Ravail.

S’ajoute à cette période d’inactivité l’actuelle crise économique: "Cela fait 5-6 ans qu’on n’a pas changé nos prix, et ce, malgré la période d’inactivité". Pour Laurent Ravail, il n’est pas question pour le moment d’augmenter ses prix. En revanche, pour le dimanche, jour de la course du Grand Prix, certains hôtels affichent des tarifs pouvant aller jusqu’à 1.500 euros la nuit.

Une clientèle exclusivement étrangère

"Le reste, c’est principalement une clientèle étrangère d’habitués qui viennent pour l’événement. La plupart sont italiens, suisses... Mais il n’y a pratiquement aucun Français", explique Thomas Laurenti.

Selon les estimations du président du Syndicat, entre 4.000 et 5.000 personnes seront à Menton durant l’événement, et ce, en ne prenant en compte que les réservations hôtelières.

Contrairement à d’autres villes de la Côte d’Azur, l’absence de touristes russes n’impacte pas leur activité. "On n’a jamais eu trop de clients russes sur Menton, explique le président. Ils vont plutôt à Monaco ou à Cannes."

Une pénurie de main-d’œuvre

Si les hôtels ont retrouvé leur clientèle d’habitués, c’est le personnel qui vient à manquer. "Il manque de bras ça, c’est sûr", confie un hôtelier. "Des femmes de chambre, des réceptionnistes, dans les services petits-déjeuners... c’est ce qui nous a été le plus rapporté", explique Thomas Laurenti.

L’une des raisons qu’il met en avant est l’impact de la Covid-19. "Il y a eu un mouvement de reconversion qui a touché le monde de l’hôtellerie et de la restauration. Beaucoup se sont tournés vers le milieu du bâtiment."

Du côté des restaurateurs: Pas exceptionnel, mais positif"

Le Grand Prix de Monaco, facteur d’affluence chez les restaurateurs mentonnais? Forcément un peu, sans que ce soit exceptionnel, par rapport à d’autres périodes: "Oui pour nous restaurateurs, le Grand Prix c’est du ‘‘plus’’ en chiffre d’affaires, c’est positif, c’est une bonne période. Mais il ne faut pas s’attendre non plus à des miracles, nuance Franck Devergranne, responsable de la branche restauration du Syndicat des hôteliers de Menton et de la Riviera française. Ce n’est pas à la hauteur d’un 15 août ou de la saison d’été qui bat son plein entre le 10 juillet et le 25 août. Ni à la hauteur de ce qu’on fait pendant la Fête du citron. Mais on s’attend quand même à un bon week-end du fait que nous allons profiter d’une excellente combinaison si le temps est au rendez-vous: un week-end de quatre jours de Grand prix et un dimanche de Fête des mères!"

Effet "Fête des mères" aussi

Car le Grand Prix et son horaire font que le dimanche n’est pas forcément une bonne journée pour les restaurateurs mentonnais. Et c’est un autre événement qui devrait sauver la mise: "Si le Grand Prix nous fait travailler avec un excellent retour, notamment le dimanche soir, il n’y a personne le midi puisque tout le monde est à Monaco. C’est la Fête des mères qui devrait largement compenser le temps du déjeuner avec une clientèle locale qui, en général, sort et est très présente pour l’occasion."

Pour les autres jours et le dimanche soir en revanche, l’affluence est en général au rendez-vous. "Globalement on voit rappliquer beaucoup de férus d’automobile, pas mal d’Allemands, notamment des gens qui ont plutôt un fort pouvoir d’achat et qui vont boire 3 - 4 bières avant de commencer à manger! Je me souviens qu’en 2019, on avait des étrangers qui arrivaient à 18h30 sur nos terrasses et après avoir bu plusieurs bières, à 19h45, ils commençaient le repas…"

Des craintes et un espoir

Un regret et des craintes, cependant pour Franck Devergranne: "La clientèle de luxe revient en force, mais reste à Monaco. On a du mal à la capter ici à Menton. Ce qu’on craint pour la suite de la saison pour le type de clientèle qui vient chez nous, c’est les conséquences de la hausse des prix, notamment du carburant. Par exemple, on connaît des gens qui viennent du nord chaque année pour le Grand Prix. Pour la première fois, venir en voiture leur a coûté plus de 400 euros. Alors on se dit que si ça continue, ceux qui viendront, et qui auront eu plus de frais que d’habitude pour voyager, auront forcément un pouvoir d’achat amputé et consommeront moins sur place…"

Avec tout de même un gros espoir: "D’un autre côté, on sort d’une période difficile, il n’y a plus de jauge pour les événements, plus de contrainte, peut-être que les gens auront envie de se lâcher un peu plus… On devrait avoir une belle fin de semaine", positive Franck Devergranne.

Si le soleil, qui n’a cessé de briller ces derniers mois, est bien au rendez-vous.

Le Grand Prix, un "plus" pour les restaurateurs. Photo archives J.-F. O..

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