La route du Rome se termine à Monaco

C'est un petit point qui grossit, grossit, et grossit encore. Au loin, dans la baie de Roquebrune-Cap-Martin, une silhouette se détache. Un petit bateau bleu et blanc. Il avance à la rame. Et plus l'embarcation s'approche du port Hercule, plus elle touche à son but : rallier Rome à Monaco à la rame traditionnelle.

Les neufs rameurs sont partis mardi de la capitale italienne. Ils sont arrivés hier au club d'aviron, après avoir souqué pendant 476 kilomètres de mer. Pour la bonne cause : ce « Défi des Barj's 2 » doit permettre de récolter des fonds au bénéfice de l'association Le Rocher du Cœur. Fondée par deux carabiniers du prince en 2013, la structure permet à des enfants malades de sortir des hôpitaux, histoire de s'évader un peu.

Concert de sirènes

Le bateau à la coque blanche striée de rayures bleues s'approche encore. Sur la digue, une salve d'applaudissements retentit. Un groupe de percussions à la sauce brésilienne assure la bande-son et encourage les rameurs. Et quand ils pénètrent dans le port, un concert de sirènes de navires retentit. La manière de saluer pour les gens de mer. À terre, des cornes de brume sifflent. L'embarcation finit par accoster sur un ponton écrasé de soleil.

Suivent des accolades avec les familles ou les membres de l'association Le Rocher du Cœur, une petite douche au mousseux…

« Beaucoup de vent, de la houle de face »

Bernard Boucher, le président, embrasse la scène du regard. Il est « plus que content » que tout le monde soit bien arrivé. Surtout qu'au début, ce n'était pas évident. Le bateau qui suivait a subi quelques avaries… et le départ a été retardé de 24 heures.

« La première journée a été très difficile, rembobine Eric Farineau, l'un des rameurs, salarié à Monaco Telecom. Il y avait beaucoup de vent. De la houle de face. Mais dame Nature était avec nous. Le vent est tombé. »

Et puis, pendant le reste de la semaine, il a fallu se relayer. Neuf rameurs pour six places, trois heures de rame, une heure et demie de pause pour se ravitailler et dormir…

Après la Corse, ils sont arrivés à Roquebrune-Cap-Martin hier, sur le coup de 10 heures. Dans le vent et la houle.

« On était à deux doigts d'enfourner », poursuit le rameur au visage tanné par le soleil. Mais le bateau venu de Marseille a tenu. Pour que les actions du Rocher du Cœur continuent. Prochain rendez-vous : un voyage à Londres, en octobre prochain pour onze adolescents de Monaco et Nice.