Ce jeudi 31 mai, est célébrée à Monaco la Fête-Dieu. La Fête-Dieu, appelée aussi Fête du Saint Sacrement ou Solennité du Corps et du Sang du Christ, célèbre la présence réelle de Jésus-Christ dans le sacrement de l'Eucharistie.
Le pape Urbain en 1264 promulgua la bulle « Transiturus » qui instituait la Fête-Dieu le jeudi qui suit le dimanche de la Sainte Trinité, suite à un miracle qui a eu lieu à Bolsena en Italie. C'était la première fois qu'un pape imposait une fête nouvelle à toute l'Église d'Occident. Le pape Urbain étant mort très peu de temps après avoir institué la fête nouvelle, elle n'a pas été suivie d'effets. Clément V (1312), puis Jean XXII (1317) l'ont remise en vigueur. En 1318, la fête était presque universelle.
On devait certainement célébrer la Fête-Dieu dès la construction de l'église Saint-Nicolas sur le Rocher au XIIIe siècle. Cependant jusqu'au milieu du XVe siècle, l'instabilité politique, les guérillas incessantes, les inimitiés entre partis empêchèrent très vraisemblablement le développement de la vie sociale et religieuse monégasque.
Il faudra attendre la création des pénitents blancs, au début de la deuxième moitié du XVe siècle, pour assister à des célébrations solennelles avec processions comme celle de la Semaine Sainte et surtout celle de la Fête-Dieu qui était l'une des plus ferventes de la Paroisse Saint-Nicolas du Rocher. Don Pacchiero, curé de cette Paroisse de 1615 à sa mort survenue en 1662, nous confirme dans son « Giornale » à la date du 23 juin 1639 l'existence de cette procession du Corpus Domini où pour la première fois la Confrérie des pénitents noirs de la Miséricorde qui venait d'être créée se joignit à celle des pénitents blancs.
Depuis la Fête-Dieu, jour férié, est toujours célébrée à Monaco avec solennité. Après la cérémonie à la Cathédrale la procession se forme avec en tête l'Archiconfrérie de la Miséricorde et de nombreuses confréries françaises et italiennes des régions voisines, suivies des Ordres Hospitaliers, Equestres et Pontificaux et de la Maîtrise de Monaco ; vient ensuite le Saint Sacrement porté par l'Archevêque sous un dais tenu par quatre pénitents, entouré des membres de son clergé et suivi par les autorités monégasques et les fidèles. La procession, à travers les rues du Rocher, en marchant sur un tapis de pétales de roses jetés par des enfants, se rend ensuite à des autels provisoires ornés, appelés reposoirs, pour prier et adorer le Saint Sacrement, d'abord dans la cour d'honneur du Palais en présence du Prince Souverain et de sa Famille puis sur la Place de la Mairie devant la Chapelle de la Miséricorde, oratoire de la Vénérable Archiconfrérie de la Miséricorde.
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