Vous n’êtes pas prêts à vous passer du chauffage en terrasse. C’est du moins le résultat sans appel de notre sondage sur les réseaux sociaux à l’heure où certaines grandes villes françaises commencent pourtant à y réfléchir. Et même à franchir le pas.
À Thonon-les-Bains, l’interdiction des systèmes de chauffage en terrasse est ainsi en place depuis février 2012.
À Monaco, le gouvernement, particulièrement engagé dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, a lancé une réflexion et reconnaît que c’est une "vraie question".
>>RELIRE. Terrasses chauffées: pas d’interdiction à Monaco pour le moment mais... le gouvernement lance une réflexion
La semaine dernière, les restaurateurs ont été les premiers à nous faire part de leurs craintes face à cette possible interdiction. Soutenus par leurs clients, encore frileux à cette idée.
Une mise en place progressive?
Si les usagers ne sont pas tout à fait enclins à voir disparaître les fameux parasols chauffants, beaucoup reconnaissent tout de même l’urgence climatique. Vladimir, assis à la terrasse du Bigli Monaco en cette fin de matinée, à l’habitude de fumer sa cigarette sous les rayons des “champignons”.
En quelques semaines, il a vu la polémique prendre de l’ampleur: "Je trouve qu’on en fait beaucoup trop autour de ce sujet, c’est un scandale, s’agace-t-il, la réduction des gaz à effet de serre est un vrai sujet de société mais il faut centrer le débat sur d’autres problèmes plus inquiétants".
En face de lui, Florent, agent immobilier, perçoit la situation sous un angle différent: "Priver les clients de cette chance de pouvoir fumer leur cigarette en terrasse serait financièrement une dangereuse décision pour les restaurateurs", considère-t-il, sous les acquiescements de son ami.
Les deux hommes, écharpe autour du cou, boivent leur café sans grelotter. Pour autant, sur les terrasses, les spots ne sont pas tous allumés. La majorité des restaurateurs tente d’avoir une consommation responsable, comme la dizaine de commerçants monégasques passée au gaz biopropane. Un argument choc face à cette probable interdiction.
D’ailleurs, quelques clients en profitent pour prendre la défense de leur restaurateur: "Il suffit de voir les efforts qu’ils ont faits ces dernières années pour se rendre compte qu’ils ont conscience des enjeux climatiques. Je pense qu’une mise en place progressive de cette interdiction serait la meilleure solution… pour tous", résume Marc, client du restaurant Bella Vita. Une solution envisageable si tout le monde joue le jeu.
"On n’a pas à choisir parmi un panel de mesures, il faut agir vite, et tout le monde doit participer", tempère Florence. Certains espèrent notamment un changement de mentalité pour arriver à des résultats positifs dans la durée.
"On nous prive de notre confort"
Comme beaucoup de clients, Léa tient à son petit confort. En particulier quand la température extérieure oscille entre 5 et 10 degrés. Soit quelques semaines dans l’année.
Installée à la terrasse du Grand Café, la Niçoise ne voit pas l’interdiction d’un très bon œil: "C’est un luxe qu’on se paye et que tout le monde a le droit de s’offrir, alors pourquoi s’en priver?", s’interroge-t-elle, entourée de ses amis.
Même si ce chauffage à l’air libre frise le comble de l’absurdité pour les écologistes, les clients restent attachés à ce luxe. Et connaissent leur réaction: sans chauffage extérieur dans les bars ou les restaurants, ils ne viendront plus…
Résultat? Moins de clients pour les restaurateurs donc moins de couverts, ce qui engendrerait une réduction des effectifs.
Pour éviter cela, Mirco, habitué à déjeuner en terrasse au Bella Vita, s’inquiète pour ses hôtes. Ils proposent de se préoccuper des "vraies choses polluantes" qui mettent en péril la santé de notre planète.
D’autres clients montent au créneau pour défendre la cause environnementale. Et propose des solutions: "Chaque établissement pourrait proposer des couvertures à l’effigie de son enseigne pour les jours ou il y aurait besoin de se réchauffer. Monaco pourrait montrer l’exemple", écrit Audrey sur notre page Facebook. Alors, même si la balance pèse du côté des opposants, des compromis peuvent être trouvés…
Le chiffre
Vous avez été 1.661 à répondre à notre sondage lancé sur Facebook la semaine dernière.
Et à la question "Faut-il interdire les chauffages en terrasse à Monaco?", vous avez été 1.063 à répondre NON, contre 598 OUI. Soit 36% de personnes se prononçant pour l’interdiction, contre 64 %.
Lancé pour une durée de 24 heures la semaine dernière sur Instagram, le même sondage avait recueilli 34% de OUI (229 voix), contre 66% de NON (119 voix). Même tendance.
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