À l’occasion de l’assemblée générale de la Fondation Flavien, les acteurs de l’association ont dressé un premier bilan plus que positif de l’année 2019. Les objectifs sont largement remplis et, depuis la création de la Fondation en 2014, ce sont désormais 543 000 euros qui ont été alloués à la recherche. Pour autant, le fondateur Denis Maccario reste vigilant. Le chemin est encore long. Et l’année 2020 s’annonce déterminante. Toute l’équipe doit être prête à redoubler d’efforts pour remporter la bataille contre le cancer pédiatrique et les maladies rares. Un combat de tous les jours…
« On est sur la bonne voie »
Dès les premières minutes de la réunion, les bonnes nouvelles tombent. La Fondation Flavien sera présente sur le Pavillon de Monaco à l’Exposition Universelle 2020 à Dubaï (du 20 octobre 2020 au 10 avril 2021). Une opportunité exceptionnelle de donner une visibilité internationale à cette cause, trop longtemps restée dans l’oubli. « Nous apportons tout notre soutien à votre participation et espérons porter la parole au-delà de nos frontières », affirme le Dr Ballerio, cofondateur de la clinique orthopédique de Monaco (IM2S).
D’autres objectifs prioritaires vont rythmer cette nouvelle année : « On ne peut pas prendre en charge tous les événements, il va donc falloir faire des choix pour se fixer sur d’autres objectifs plus essentiels », explique Denis Maccario. Même si ces projets apportent une aide conséquente tout au long de l’année, la Fondation Flavien veut resserrer ses troupes autour de la recherche médicale sans oublier le soutien aux familles. Une action forte puisque le but de l’association n’est pas seulement de sensibiliser, il est aussi d’assister, de comprendre, et d’apporter les fonds nécessaires à la recherche.
Les enfants n’ont pas les mêmes réactions
En collaboration avec le Centre Méditerranéen de Médecine Moléculaire (C3M) et l’Institut biologique de Valrose (IBV), la Fondation continue à chercher des solutions. Nathalie Mazure, chercheuse au CNRS et au C3M, est la première à mettre la main à la pâte. Spécialisée dans les mécanismes de protection des cellules cancéreuses dans un contexte hypoxique - les plus résistantes aux traitements contre le cancer -, elle a réussi avec son équipe à poser deux brevets : « Nous sommes sur des pistes positives notamment pour le néphroblastome que l’on va appliquer au médulloblastome », souligne-t-elle. Mais le plus gros des études reste à faire. Annie et Heidy Schmid de l’IBV en sont bien conscientes. Les enfants n’ont pas les mêmes réactions aux traitements que les adultes. C’est d’ailleurs toute la complexité de leur travail. En 2019, l’institut s’est associé à l’industrie Graftys, basée à Aix-en-Provence. « Nous travaillons actuellement sur l’ostéosarcome, une tumeur primaire située dans l’os, annonce-t-elle, l’industrie Graftys nous fournit un ciment injectable dans l’os dans lequel ils greffent des molécules actives. »
Un ciment « intelligent »
Ainsi, l’intérêt est de réduire les effets secondaires d’une chimiothérapie, par exemple, face à laquelle les enfants rencontrent beaucoup de difficultés. Les chercheurs veulent donc cibler la tumeur pour utiliser un traitement local. Ce ciment « intelligent » semble être une belle découverte. Reste à apprendre à éduquer le système immunitaire des enfants pour détruire ces cellules cancéreuses et passées toutes les étapes de toxicité.
Selon les Dr Pagès et Picco du Centre Scientifique de Monaco, ces derniers mois, beaucoup d’études ont été faites jusqu’à être publiées dans des journaux internationaux : « à partir d’un petit noyau de chercheurs et de bénévoles, on a atteint des objectifs inespérés ». Le 31 janvier prochain, durant la 14e Biennale monégasque de cancérologie, organisée par Publi Créations, réunissant des médecins et chercheurs francophones, se tiendra la première session spécifique dédiée aux cancers pédiatriques. Le lendemain, samedi 1er février, est programmée une table ronde avec comme thématique les adolescents et jeunes adultes, dénommée : « J’ai 20 ans et un cancer ». Un beau challenge...les enfants le valent bien.
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