Digne héritier de Louis Chiron, Charles Leclerc n’était pas seul à monter sur la plus haute marche du podium, hier en Belgique. Comme chaque fois qu’il embarque dans sa monoplace
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Thomas MICHEL
Publié le 02/09/2019 à 10:27, mis à jour le 02/09/2019 à 10:27
Hier, Charles a célébré sa première victoire en F1 en levant les mains vers le ciel en hommage à ses père, mentor et ami. archives MM, AFP, Gaetan Luci/Palais princier, DR
Rares sont les fois où l’hymne monégasque résonne aux oreilles du monde et la date du 1er septembre 2019 restera autant dans les annales du sport de la Principauté que dans l’Histoire du pays.
Hier, le chouchou de Monaco a fait chavirer les cœurs et couler les larmes de ses proches comme de ses milliers de fans. Charles Leclerc nous a dressés les poils en allant chercher sa première victoire en Formule 1 sur l’un des circuits les plus mythiques, Spa-Francorchamps (Belgique). Au lendemain du décès en course de son ami Anthoine Hubert, Charles, brassard noir au bras et casque floqué d’un « RIP Tonio », était dans la retenue sur le podium. Dans l’élégance lorsqu’il a daigné sabler le champagne quelques heures après avoir enlacé la maman de son ami défunt sur la même piste qui allait le consacrer Charles Ier(lire page précédente et page 31). L’avènement d’un prince de l’asphalte.
Voilà pourquoi tout le monde adore Charles à Monaco et bien au-delà ses frontières. Parce que c’est un gars simple, un mec bien que le destin a bien trop souvent tenté d’affaiblir mais qui surprend encore et toujours par son abnégation, sa simplicité, sa précocité et son talent.
« S’il te plaît, gagne cette course pour Antoine »
Alors hier, à peine le drapeau à damier agité au-dessus de sa monoplace frappée du Cheval cabré, Charles a provoqué une vague de fierté et d’espoir en Principauté. « C’est un grand », « Quel talent ! », « Futur champion du monde », « Un nom à retenir », « Notre fierté »… pouvait-on lire sur les réseaux sociaux.
Pendant que l’hymne de Monaco berçait le « plat pays », les cloches de Sainte-Dévote sonnaient pour célébrer l’héritier de Louis Chiron, jusque-là seul Monégasque à avoir gravé son nom au palmarès d’un Grand Prix dans la catégorie reine du sport auto (*). Si le Diocèse de Monaco a choisi de faire monter la fierté du peuple monégasque jusqu’aux cieux, c’était aussi « en pensée avec Anthoine Hubert ».
Car hier, Charles était en mission rappelait son meilleur ami dans les paddocks de F1, Pierre Gasly, au micro de Canal +. « On se connaît tous, on a tous grandi ensemble, on a tous évolué ensemble en tant que pilotes (...) J’ai dit à Charles avant la course : “S’il te plaît, gagne cette course pour Anthoine”. »
Pour Anthoine, pour Hervé, pour Jules… Hier, comme chaque week-end de course, le carburant de Charles n’était pas seulement sous la carrosserie, mais aussi sous la peau. Car si Charles est un si grand champion en devenir, c’est qu’un supplément d’âme l’habite et l’anime. Une puissance qu’il parvient à dompter à seulement 21 ans, comme le souligne le président de l’Automobile Club de Monaco, Michel Boeri.
« Une trilogie qui vient seulement de naître »
« Nous attendions tous cette victoire : elle s’est produite… Bravo à Charles qui a gagné cette course malgré la charge émotionnelle de la perte de son ami. ACM, Circuit de Monaco, Ferrari, c’est une longue histoire et une fidélité mutuelle qui ne s’est jamais démentie. Charles Leclerc c’est, si l’on peut dire, la cerise sur le gâteau que seul un grand pilote peut apporter. Charles Leclerc, Ferrari, Circuit de Monaco, c’est une trilogie qui vient seulement de naître. Vivement la suite… »
La suite sera certainement pavée de succès. Partenaire de Charles avec le Gildo Pastor Center, et de son frère cadet Arthur, membre du programme jeunes pilotes de Venturi Formula E Team, Gildo Pastor rêve d’ailleurs déjà plus grand. « Quel formidable premier succès en Formule 1 pour Charles ! Je suis fier de le voir porter haut les couleurs de la Principauté. En le soutenant - ainsi que son frère Arthur - en sport automobile, je veux contribuer à les accompagner toujours plus loin sur la route du succès ».
Quant aux proches de Charles, aussi fiers et heureux soient-ils hier, ils n’ont pas souhaité faire de commentaires, bien trop meurtris par le drame de samedi. Une décence spontanée et exemplaire. Comme Charles Leclerc.
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