Hip hip hip, hourra ! » Il a les bras en l'air, le pouce levé, le sourire aux lèvres, et autour de lui ses sympathisants exultent. Il est 23 h 30, au MacDonald. 5 097 Monégasques ont voté, soit un taux de participation de 70,35 %.
Pour la troisième fois, Stéphane Valeri s'apprête à remporter les élections. Il le sait, la tendance est très largement en sa faveur, même si aucun chiffre ne s'affiche encore sur l'immense tableau numérique du bureau de vote.
Pour la troisième fois, il est destiné à occuper le poste de président du Conseil national. Le 22 février, soit exactement onze jours après le scrutin, les 24 nouveaux élus de l'hémicycle, dont les conseillers de la majorité, devront élire leur président. Leur leader pourra alors succéder très officiellement à Christophe Steiner.
Une machine politique
Cette victoire est l'aboutissement d'une longue, très longue stratégie qui a porté Stéphane Valeri depuis des mois.
31 mai 2017 : il démissionne de son poste de conseiller de gouvernement-ministre des Affaires sociales et de la Santé. 19 septembre : il annonce la création de Priorité Monaco Primo ! et sa candidature aux élections nationales 2018. La machine de guerre est lancée. Rien n'est laissé au hasard. L'homme politique s'entoure de ses plus fidèles collaborateurs, notamment Stéphane Machère-Doherty, directeur de campagne, et David Wigno, conseiller politique et presse, et rassemble des « référents », anciens conseillers nationaux pour certains comme Guillaume Rose, Thomas Giaccardi, Jean-Michel Cucchi ou encore Philippe Clérissi. Avocats, médecins, cadre de la SBM, entrepreneurs… En tout, une soixantaine de personnes influentes qui seront des relais d'opinion.
Le 22 novembre, Stéphane Valeri présente une short list de 24 noms. Les candidats enchaînent les rencontres avec les Monégasques. Le rétroplanning est parfaitement huilé. En ville, Stéphane Valeri est à (presque) toutes les fêtes, congrès, conférences. Autant d'apparitions qui ne font l'objet d'aucune communication. Il est partout, tout le temps.
Alors hier, encore et encore, de 8 h à 19 h, tout juste en haut des marches de l'escalator qui mène à la salle Léo-Ferré, il salue et discute avec ses compatriotes. Il happe l'attention sans que ses deux opposants têtes de liste ne puissent lui chiper la place. Lui, Stéphane Valeri, est une machine politique. Il aime le contact avec les Monégasques. Il ne fait pas cela depuis trois mois mais depuis trente ans.
Coup de bol : dans le tirage au sort fait en mairie, Primo ! est placé le vendredi 9 février pour son ultime meeting. S'il doit y avoir un bon jour, c'est certainement celui-là. Les équipes techniques sont rodées après deux meetings. Lui et ses colistiers rassembleront près de 800 personnes salle Gaston-Médecin. La machine à gagner continue : le public, guidé et orienté pour remplir les alignements de fauteuils en face de la scène, une mise en scène soignée, un écran géant, une salle bien chauffée… Tout est orchestré au millimètre.
Alors hier, à l'annonce de la tendance des résultats, personne n'a feint l'étonnement. Stéphane Valeri s'apprête à retrouver le poste qu'il a tant aimé : le premier des élus des Monégasques.
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