Le sol est encore terreux. L'air, imprégné d'une âpre odeur de sel, et les murs encore humides. Au cœur du jardin d'éveil du Larvotto, les décorations d'Halloween n'ont pas bougé d'un millimètre. Malheureusement, à cause du coup de mer qui a inondé l'établissement communal dans la nuit de lundi à mardi, les 26 enfants de 2 à 3 ans inscrits n'ont pas pu célébrer la fête des monstres ici.
«Délocalisés » provisoirement à la crèche de Monaco-Ville et à l'annexe de celle de Monte-Carlo, les pitchouns retrouveront leurs locaux aux joyeuses façades le lundi 12 novembre (*). C'est en tout cas l'annonce faite, hier sur site, par le maire de Monaco, Georges Marsan, accompagné d'Isabelle Cellario, chef du service d'Actions Sociales. Sur place, après les constatations des experts et l'inventaire affiné des dégâts, une entreprise de nettoyage a pris le relais pour effacer au plus vite les stigmates de la houle. Un camion benne stationné devant la crèche était d'ailleurs plein à ras bord de lits miniatures, de tapis de sol, de meubles…
« Aucune pièce de la crèche n'a été épargnée. Il y avait au moins dix centimètres d'eau de partout, explique Isabelle Cellario. On a même retrouvé une bouée rouge, installée d'ordinaire au large, sur l'aire de jeux extérieure. Quant au matériel, c'est du spécialisé qui coûte très cher. On a listé ce qui a été jeté et on doit maintenant y associer un devis. »
Quid de l'indemnisation?
Sans connaître le montant précis des dégâts, celui-ci pourrait s'élever à plusieurs dizaines de milliers d'euros. Montant sensiblement équivalent au don financier du Club allemand international de Monaco à la mairie pour l'achat de mobilier, avant l'inauguration de septembre 2015.
D'autres locaux communaux ont également subi des dégâts: toilettes publiques, local à radeaux et douches… Reste désormais à résoudre l'épineuse question des assurances. Et de l'indemnisation, dont bon nombre de victimes se demandent s'ils l'obtiendront. « La loi ne prévoit pas le classement en catastrophe naturelle, explique Georges Marsan (lire page suivante). La crèche est bien entendu assurée mais est-ce que les assurances vont prendre en compte le coup de mer ? Que va faire le gouvernement ? On n'est pas les seuls dans ce cas.»
Lettre au gouvernement
Profitant de cette délocalisation imprévue, s'ajoutant à la fermeture provisoire de la crèche de l'île aux Bambins, le maire Georges Marsan va, la semaine prochaine, envoyer une missive au ministre d'État, Serge Telle.
«Pour lui dire qu'on veut revenir à un système d'halte-garderie pour le Larvotto et pour lui demander une nouvelle structure, de nouveaux locaux, afin de pallier le manque de places de crèches, en attendant l'ouverture de Testimonio II dans plusieurs années. Cela fait des mois qu'on dit que c'est tendu», conclut-il. Affaire à suivre.
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