Quel est le point commun entre la planète Mars et la chapelle Notre-Dame-des-Fontaines ? et bien elles sont analysées par le même instrument...
À l'occasion des Journées européennes du patrimoine, une conférence a été donnée par les scientifiques du CICRP (Centre interrégional de conservation et restauration du patrimoine), de la MAP (Modèles et simulations pour l'architecture et le patrimoine) et du CNRS.
Monsieur Jean-Marc Vallet, géologue et ingénieur de recherche au CICRP spécialisé dans les peintures murales et polychromie, a expliqué via un diaporama, les différentes étapes entreprises par les experts depuis 5 ans afin d'analyser, de photographier et de procéder à des relevés sur les œuvres picturales de Baleison et Canavesio. Un patrimoine datant de l'époque médiévale qui nécessite un suivi pour sa conservation, une œuvre fragile qui porte des traces de dégradations du temps passé.
En voici les découvertes : Dans la fresque peinte par Baleison Les reproches à St Thomas, l'exposition aux UV a révélé la représentation non pas d'un, mais bien de deux châteaux en arrière-plan. Autre exemple dans la fresque des Remords de Saint-Pierre, la tunique portée par celui-ci visiblement de couleur rose était à l'origine d'un bleu intense et c'est par altération du liant de l'azurite que celle-ci a perdu ses pigments bleutés.
Grâce aux relevés de lasers intérieurs et extérieurs le site de la chapelle est apparu aux yeux de l'audience en 3D par photogrammétrie multi-échelle révélant épaisseur des murs, matériaux utilisés ou encore dimensions exactes...
D'autres travaux devraient reprendre en fin d'année prochaine afin de procéder à de nouvelles expertises.
Une chose est sûre la chapelle « sixtine » des Alpes-Maritimes n'a pas fini de nous étonner et n'a pas encore révélé tous ses secrets.
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