L’uniforme pour tous : consensus dès la rentrée Une reprise tout en douceur à Saint-Charles

Généralisé à toutes les écoles publiques de la Principauté, le code vestimentaire a été bien accueilli par les parents et les élèves du CP au CM2. C’est la mesure forte de cette reprise scolaire

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Thibaut Parat T.P. Publié le 10/09/2019 à 10:06, mis à jour le 10/09/2019 à 10:06
Sur le parvis de l’école Saint-Charles, cette maman prend en photo ses filles et ses copines, toutes habillées en uniforme.
Sur le parvis de l’école Saint-Charles, cette maman prend en photo ses filles et ses copines, toutes habillées en uniforme. T.P.

Chaque rentrée scolaire, ces sempiternelles scènes d’excitation. Ces parents pas peu fiers qui « mitraillent » leur progéniture avec leur smartphone, histoire de conserver un cliché souvenir de cette journée pas comme les autres. Ce petit qui prie le bon Dieu pour se retrouver dans la même classe que ses petits camarades. Ou encore ces larmes chez les plus petits que les enseignants tentent de sécher. Hier à Monaco, cette kyrielle d’émotions n’a pas échappé à notre œil aiguisé. Tout comme le nouveau code vestimentaire.

Le choix du bas

À peine imposé par l’Éducation nationale et déjà adopté par 2 071 écoliers du primaire. Après deux années d’expérimentation à l’école de la Condamine, les autres établissements publics de la Principauté ont donc généralisé, sans anicroche, l’uniforme. À savoir, le polo blanc et le gilet bleu marine avec le logo de l’établissement floqué.

Et les mieux placés pour donner leur avis ne sont nul autre que les principaux concernés. « Franchement, c’est mieux ! Au moins, il n’y a pas de honte vu qu’on est tous habillé pareil », confie Lohan, 9 ans, scolarisé en CM1 à Fontvieille.

Parfois cruels dans le jugement, qu’il soit physique ou vestimentaire, les enfants sont ainsi, presque, sur le même piédestal. « Ils ont quand même le choix du bas. Ils peuvent mettre un pantalon, un short et les chaussures qu’ils veulent, nuance Gilles Falquerho, parent d’élève en CM1. Donc, ça reste quand même une petite liberté. »

À l’école Saint-Charles, cette liberté de choisir un bas est toutefois réglementée. « Ils doivent être sombres. Comme les années précédentes, les shorts et jupes ne doivent pas être trop courts et les pantalons pas troués. C’est très joli mais que le week-end, pas à l’école », a martelé la directrice, Caroline Fuentes-Van Klaveren, aux parents amassés dans la cour de récréation.

« Unité »

Pour la chef d’établissement, cette harmonisation vestimentaire, c’est surtout le symbole d’une « unité ». D’un sentiment corporatiste. « J’ai eu la chance d’enseigner en Angleterre et aux États-Unis. L’uniforme fait partie de leur culture. Cela symbolise l’appartenance à une institution. Les enfants aiment bien. Ici, on a 40 nationalités différentes, alors le code vestimentaire permet de souligner cette identité. On fait tous partie du même groupe », analyse-t-elle.

« Ils ont chacun l’écusson de leur école, donc ça va peut-être mettre en avant les différentes écoles. Les élèves vont être boostés pour être les meilleurs », renchérit un papa.

Si certains, minoritaires, jugent que le blanc peut être un brin salissant, d’autres y voient un aspect positif. « C’est plus pratique pour les habiller le matin, souligne Aga, maman d’une écolière de CM2. En plus, c’est joli, élégant et de bonne qualité. On peut reconnaître les enfants d’une même école dans la rue. Les miens l’ont bien accueilli. »

À Saint-Charles, la rentrée des primaires a été échelonnée sur la totalité de la journée. En effet, dans la plus grosse école de la Principauté, difficile de rassembler 550 élèves sur le parvis (1), et sans doute le double de parents. Après le rappel de certaines règles fondamentales et quelques mots sur le code vestimentaire en vigueur cette année (lire ci-dessus), la directrice a égrené les noms un par un. Un moment fatidique qui rend nerveux, à juste titre, les écoliers. Une fois les noms de leurs enseignant(e)s et de leurs petits camarades connus, les primaires ont grimpé les escaliers pour rejoindre leur classe. Avec… leurs parents qui ont pu rester les quinze premières minutes. Une exception, bien sûr, pour ce premier jour. « Dès lors que vous rentrez dans l’enceinte de l’école, il vous sera demandé d’inscrire votre nom sur le registre, a annoncé la directrice de Saint-Charles, Caroline Fuentes-Van Klaveren, laquelle a aussi précisé que le règlement intérieur avait été modifié. Pour les maternelles, jusqu’à présent, les parents rentraient dans la cour de récréation pour emmener leurs enfants. Désormais, nous les accueillons à la salle polyvalente. »

Côté pédagogie, « la France a sorti les instructions officielles, à savoir les attendus de fin de cycle, donc on va se caler dessus, explique-t-elle. De plus, les CE2 vont avoir des classes un peu plus flexibles. Nous avons commandé du mobilier pour qu’on aille vers une pédagogie tournée vers les ateliers afin que les enfants travaillent mieux, optimisent leurs résultats. »

Saint-Charles poursuivra, comme depuis une décennie, le projet Eco-école. L’an passé, le thème tournait autour du climat. Cette année, ce sera sur la question du déchet : comment les traiter, comment moins en produire. L’école fêtera également les trente ans de la Journée des droits de l’enfant.

A l’école de Fontvieille, aussi, tous les élèves portaient le polo blanc floqué au nom de leur  établissement.
A l’école de Fontvieille, aussi, tous les élèves portaient le polo blanc floqué au nom de leur établissement. Cyril Dodergny.
T.P..

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