L'histoire du pont Elisabeth

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Jean-Claude Volpi Publié le 09/06/2018 à 05:16, mis à jour le 09/06/2018 à 05:16
L'inauguration du Pont Elisabeth.	(DR)
L'inauguration du Pont Elisabeth. (DR)

De 1873 à 1878, les travaux de construction de la promenade en bord de mer, entre l'actuelle rue Panaït Istrati et la frontière administrative du futur Cabbé-Roquebrune, vont butter sur le Gorbio.

Pour le franchir après 1880 et poursuivre un cheminement sur la commune roquebrunoise, le financement d'un pont sera fourni par la ville de Menton et le syndicat des hôteliers mentonnais.

Le pont sur le Gorbio était sans nom. Mais suite à l'assassinat en 1898 par un anarchiste italien d'Élisabeth de Wittelsbach, l'éternelle Sissi, Gustave Amarante, le directeur du Journal de Menton, propose de dénommer ce pont : Élisabeth, du prénom de l'impératrice d'Autriche et reine de Hongrie afin de commémorer ses séjours hivernaux au Cap Martin où elle résidait mais également à Menton qu'elle préférait à la Principauté, pour ses sorties urbaines. Sous l'égide du maire Émile Biovès, Amarante lança une souscription en 1899 et réunit les fonds nécessaires pour ériger un monument avec une plaque commémorative en marbre (projet de l'architecte Abel Gléna) recouverte par des vers de la poétesse Henry Gréville, texte surmonté par une palmette en laiton. Ce Pont Élisabeth a été inauguré fastueusement le 30 avril 1899.

Hélas, dans la nuit du 10 au 11 juin 1940… Le Génie français a fait sauter le pont Élisabeth d'origine. Cela afin d'entraver l'attaque du corps expéditionnaire italien. Il n'a pas été reconstruit immédiatement après l'armistice franco-italien du 24 juin.

La promenade devint italienne et en impasse car elle ne pouvait franchir matériellement la nouvelle frontière entre ce Mentone d'Italia et Roquebrune Cap-Martin restée française. Le 10 septembre 1943, la 60 Panzergrenadier Division du Général-Major Otto Kohlermann arrive en remplacement des militaires italiens en déroute. A-t-elle fait reconstruire un pont provisoire ? En mai 1944, des éléments du Génie de la Wehrmacht fortifient le périmètre ainsi que le littoral mentonnais et roquebrunois : fil de fer barbelés, chevaux de frise, plots en béton, dispositifs de mines, nids de mitrailleuse et blockhaus. Ce dispositif défensif défigure notre promenade.

Lors de la reconstruction de Menton (fin 1945/1950), le pont a été reconstruit en pierre. Il a disparu définitivement lors de la couverture du Gorbio entre le pont Élisabeth et le pont de l'Union à partir de janvier 1950, seuls demeureront son muret, côté mer et une 2e plaque commémorative dédiée à Sissi.

D'après Le temps des Genets - Roquebrune Cap-Martin 1860-1940 de C. Martini de Châteauneuf, É. Sclavo et F. Zunino, Éditions du Cabri.

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