Jusqu'à 5 ans d'attente pour un abonnement: la galère des résidents et salariés pour stationner dans les parkings de Monaco
Monaco et ses pas assez nombreuses places de parking. Le sujet fait débat et crispe les tensions. D’année en année les listes d’attente pour décrocher un abonnement s’allongent, obligeant résidents comme salariés à un système D... usant.
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Julie BaudinPublié le 25/10/2021 à 08:51, mis à jour le 25/10/2021 à 13:53
Dans les parkings "où la situation est très tendue et où on enregistre peu de mouvements, l’attente peut dépasser plusieurs années."; explique Eric Sciamanna, le chef du service des parkings publicsPhoto Jean-François Ottonello
La Principauté compte plus de 18.000 emplacements dans ses 45 parkings publics. Mais elle fait face à un nombre important de demandes d’abonnements auxquelles elle ne peut pas répondre favorablement. Plus de 6.000 demandes sont actuellement sur liste d’attente.
Jusqu’à 5 ans d’attente pour avoir un abonnement
Combien de temps doivent alors patienter les usagers? "Cela varie en fonction du lieu, note Eric Sciamanna, le chef du service des parkings publics. Dans certains parkings où la situation est très tendue et où on enregistre peu de mouvements, l’attente peut dépasser plusieurs années."
Certains usagers patienteraient depuis plus de 5 ans. C’est le cas de Céline qui réside à Monaco: "J’écris tous les mois au service des parkings pour savoir où en est ma demande. On me répond qu’il traite en ce moment les demandes de l’année 2016".
Quentin, qui réside aussi à Monaco, en est à sa 4e année d’attente: "J’ai fait une demande pour une place de parking à La Colle en octobre 2017 et suis depuis toujours sur liste d’attente. J’ai également fait une demande aux Domaines, elle a été refusée. Ma compagne a acheté un véhicule électrique car ils sont normalement prioritaires et elle est aussi sur liste d’attente. Nous avons dû nous résoudre à louer une place de parking dans une résidence privée afin d’avoir un emplacement mais nous payons plus du double du prix de Monaco parkings."
Amanda qui patiente aussi depuis plusieurs se dit prête à avoir une place de stationnement plus loin de son domicile, "mais Monaco parkings ne veut pas prendre des dossiers hors du quartier de résidence…"
Résidents et salariés: même galère
On ne compte plus non plus le nombre de témoignages de salariés qui se trouvent eux aussi dans l’impasse. "Je travaille à Monaco depuis plus de 4 ans, j’ai fait une demande de stationnement au mois de juillet 2017, avec plusieurs relances mais je suis toujours sur liste d’attente. Donc cela fait aujourd’hui 4 ans et 2 mois que j’attends une place. En attendant, je me gare aux alentours de mon lieu de travail en payant le parcmètre tous les jours…"
Autant de cas de figure qui n’étonnent pas à Monaco parkings.
"On ne fait rien qui ne réponde pas à l’intérêt général"
"Notre mission est de répondre au mieux aux besoins des résidents et travailleurs, tout en préservant une disponibilité pour la clientèle occasionnelle et de facto pour l’activité économique. Nous sommes donc en pleine schizophrénie! reconnaît Eric Sciamanna. Par exemple, au parking du Larvotto, je garde des places qui ne sont pas ouvertes aux abonnements pour que l’activité économique puisse se dérouler au mieux.
Idem sur le parking des écoles à Fontvieille, tout le rez-de-chaussée est sans abonnements pour permettre aux parents de déposer leurs enfants à l’école. Quant à celui de Carrefour Fontvieille, il n’est carrément pas ouvert aux abonnements.
Ce que les gens qui attendent un abonnement ont du mal à comprendre, c’est qu’en Principauté chaque parking a sa propre destination. J’ai dû mal à faire passer ce message, mais on ne fait rien qui ne réponde pas à l’intérêt général."
En début d’année, le gouvernement a tenté de pénaliser les propriétaires des voitures ventouses, mais sous la pression il a renoncé.Photo Cyril Dodergny.
Lutter contre les voitures ventouses : un vœu pieux ?
On les repère parfois facilement. Stationnées en général au dernier niveau des parkings, elles sont parfois couvertes d’une housse. Des voitures dites "ventouses" qui ont tendance à monopoliser des emplacements de parking en occupant de façon permanente une place qui pourrait être utile à d’autres usagers.
Bien consciente du problème, en février 2021, la Principauté a souhaité agir en pénalisant les propriétaires dont les véhicules n’avaient pas bougé depuis plus d’un mois d’une majoration mensuelle de 60 euros.
Une tarification supplémentaire qui visait les personnes ayant souscrit un abonnement résidentiel jour et nuit à 106 euros, donnant droit à une place non attitrée, et qui laissaient leur véhicule immobilisé en permanence, transformant de fait leur place de parking public en "emplacement réservé".
400 véhicules étaient alors ciblés. "Des voitures appartenant à des résidents propriétaires qui possèdent a minima deux véhicules, voire plus", précisait alors le communiqué du gouvernement princier.
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