Cette semaine, Salle Garnier, on répète Peter Grimes, l'opéra du compositeur anglais du XXe siècle Benjamin Britten qui raconte l'histoire d'un marin soupçonné d'avoir causé la mort d'un enfant. Sur la scène, les protagonistes s'activent, chantent, s'interpellent tandis que de la fosse monte la houle de la musique. Soudain bondit de la salle la silhouette massive du metteur en scène, comme une bête agile surgie de l'obscurité. Il lève les bras en l'air pour exhorter les choristes à être plus véhéments, pointe un index autoritaire vers un soliste dont il veut durcir l'expression, prend un chanteur par la taille pour corriger son déplacement. Tout le monde lui obéit au doigt et à l'œil avec une sorte de respect fraternel.
Ce metteur en scène n'est pas comme les autres. C'est le grand ténor argentin José Cura en personne - l'un des plus grands ténors du monde. Pour monter ce spectacle, il a réalisé lui-même la mise en scène et les chanteurs se laissent guider avec plaisir par leur illustre confrère. Il n'en chante pas moins le rôle du triste héros Peter Grimes. Il est des leurs !
Mais en plus de chanter et de mettre en scène, José Cura a aussi dessiné les décors et les costumes. Ne bougez pas, José Cura s'occupe de tout ! Et s'il pouvait être à la fois sur scène et dans la fosse, vous verriez qu'il dirigerait aussi l'orchestre car - ce qu'on sait peu - il a commencé sa carrière musicale comme chef d'orchestre et sait conduire des orchestres symphoniques. Entretien.
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