Jean-Louis Grinda est l’unique élu Union Monégasque dans l’hémicycle mais il sait toutefois occuper pleinement sa place de conseiller national de la minorité. Il défend, avec un enthousiasme constant, ses idées et ne lâche rien pour dire et redire ses positions même s’il est seul contre tous.
Deux semaines avant que ne débutent les séances publiques qui conduiront au vote du budget rectificatif de l’État pour 2019 le 17 octobre prochain, et avant les séances législatives d’automne, il a fait, devant la presse, un tour d’horizon des sujets d’actualité.
« Le budget rectificatif n’est pas le résultat réel »
Sur les comptes publics, Jean-Louis Grinda a tenu d’ores et déjà à expliquer ou réitérer ses positions.
« Comme tous les ans, le budget rectificatif sera très éloigné du résultat réel de l’année civile tel qu’il nous est présenté au printemps lors d’une commission plénière d’études (CPE) - qui n’est donc pas une séance publique. On doit être un des seuls pays au monde à ne pas voter le résultat de son budget. Comme nous l’avons souvent exprimé avec le groupe Union Monégasque, l’entièreté des dépenses publiques n’est pas comprise dans le budget et ce n’est pas conforme à la constitution. Stéphane Valeri a eu le courage et l’élégance de me confier la présidence de la commission pour le Suivi du Fonds de Réserve Constitutionnel (FRC) et la Modernisation des Comptes Publics - ce qui est politiquement intelligent - et nous travaillons ensemble. »
Cette casquette qui l’amène à être un observateur avisé du fonctionnement comptable du budget de l’État conduit Jean-Louis Grinda à expliquer : « Le FRC va nous racheter 100 millions d’actions de la SBM pour équilibrer le budget. Cet argent sera dépensé pour le plan logement ; très bien. Mais dans ce cas, le FRC n’est-il pas considéré par le gouvernement comme un budget bis ; une fois de plus ? Cette pratique ne me semble pas tout à fait orthodoxe. En tant que président de la commission pour le Suivi du Fonds de Réserve Constitutionnel, je me sens comptable du bas de laine des Monégasques. Il y a une vraie déviation sur le rôle du FRC qui possède 2,2 milliards de liquidités et 2,8 milliards d’immobilités. »
Une caisse autonome pour la retraite des fonctionnaires
Sujet de désaccord de l’élu Union Monégasque toujours en relation avec le FRC : la retraite des fonctionnaires. « Je veux une caisse autonome qui garantisse aux fonctionnaires leur retraite. Le gouvernement veut se servir encore une fois du FRC. Moi, je ne suis pas d’accord avec cela. »
Mais le dossier qui inquiète le plus, dans l’immédiat, Jean-Louis Grinda, c’est le litige de l’Esplanade des Pêcheurs. « Le Tribunal suprême a tranché et a statué in fine. Un accord doit être trouvé entre le gouvernement et le promoteur. Je n’en vois aucun signe. Et je ne vois aucune provision dans le budget rectificatif. Si le gouvernement a à payer, il va encore le prendre dans le FRC. Ça ne va pas ! Il s’agit d’une opération publique ; ça doit donc relever du budget. Il y a eu les fantaisies de Testimonio II et les échanges entre le gouvernement et le promoteur. Monaco est le seul pays où les constructions poussent sans que ce ne soit inscrit au budget ! Je m’oppose frontalement à ce que le FRC soit utilisé comme un budget bis. »
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