Jean-Christophe Maillot : confessions intimes

Le chorégraphe-directeur des Ballets de Monte-Carlo était l’invité de la Fondation Prince Pierre pour évoquer son parcours et son goût pour la danse qui l’anime depuis sa jeunesse

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CEDRIC VERANY Publié le 08/02/2020 à 11:02, mis à jour le 08/02/2020 à 11:02
Le chorégraphe-directeur des Ballets de Monte-Carlo a expliqué son parcours et son processus créatif.
Le chorégraphe-directeur des Ballets de Monte-Carlo a expliqué son parcours et son processus créatif. Michael Alesi/Dir. Com.

Lui qui est un homme de scène, c’était la première fois qu’il montait sur les planches pour parler… de lui ! Jean-Christophe Maillot était l’invité de la Fondation Prince Pierre pour évoquer sa carrière et son processus créatif.

Un exercice auquel le chorégraphe-directeur des Ballets de Monte-Carlo - interrogé par la sociologue et critique de danse Laura Cappelle - s’est prêté avec malice.

« Je n’ai rien connu d’autre que l’odeur de poussière du Grand Théâtre de Tours, j’ai toujours traîné dans ce monde », raconte-t-il pour entamer la conversation sur la genèse de son goût pour le spectacle. Et ce théâtre de Tours, si important, où officiait son père comme scénographe, et où, enfant, le jeune Jean-Christophe a été spectateur de nombre d’opéras et de spectacles.

À cet âge-là, il imaginait devenir chef d’orchestre, réalisateur de cinéma ou acteur. « J’étais en permanence entouré de gens étranges qui passent leur temps à rêver et à faire rêver les autres. »

« Danser fut un exutoire extraordinaire »

Le premier contact avec la danse, se fait presque par accident. « J’étais un garçon légèrement épileptique. Pour me soigner, il fallait faire du sport. Compte tenu, de mon milieu, le sport c’était la danse. À l’époque, en 1967, ce n’était pas évident, j’étais le seul garçon du cours. Mais ce fut un exutoire extraordinaire pour un garçon agité, cabotin comme j’étais. »

L’élève tourangeau intègre à sa majorité le ballet de Hambourg comme danseur. Jusqu’à une blessure au genou qui décide de sa trajectoire

« Je n’étais pas un danseur. Être danseur, ça demande tellement de courage, je n’avais pas cette force. Cette blessure me l’a fait comprendre. Ce que j’aimais, c’était travailler avec les autres, des gens dont le cœur pétille pour ce qu’ils font. »

À 23 ans, Jean-Christophe Maillot accepte donc une proposition de prendre la tête du ballet de Tours, principalement consacré aux opérettes et spectacles classiques.

Il fédère une communauté de chorégraphes et de danseurs, pas habitués à cette scène municipale et à ce répertoire. « J’ai créé une quarantaine de ballets à Tours. Certains joués sous un chapiteau de cirque que j’avais racheté. Nous nous produisions sur des places de villages. »

« Je ne suis pas encore prêt à m’arrêter »

L’histoire dure quelques années jusqu’à la proposition de prendre la tête de la compagnie des Ballets de Monte-Carlo, en 1992. « En arrivant à Monaco, je me suis rendu compte que je m’étais perdu à Tours. J’ai réalisé en Principauté, en couleur, ce que j’avais fait en noir et blanc à Tours. »

Comme si les chorégraphies créées à Tours dans les années 80 - comme son Roméo et Juliette en 1986 - ont été les prémices des fondements de ses spectacles développés en Principauté.

En prenant ce poste, il donne à la jeune compagnie un corps, un répertoire, et fédère une famille de danseurs.

Des danseurs dont il parle avec plaisir et admiration. Lui qui voit maintenant une nouvelle génération d’artistes composer la compagnie qu’il dirige depuis presque trente ans. « Mais je ne suis pas encore prêt à m’arrêter », lance-t-il, salué par des applaudissements dans la salle.

« J’ai commencé à 17 ans et demi, j’ai 60 ans, je ne sais pas ce que je pourrais faire d’autre tous les jours. »

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