J'aime inviter des artistes qui ont la particularité de nourrir les danseurs et le public. » En une phrase, Jean-Christophe Maillot résume le rendez-vous annuel des Ballets de Monte-Carlo, basé sur les créations. Le chorégraphe de la troupe monégasque cède sa place, entre le 27 et le 30 avril, à deux artistes étrangères.
Pour cette édition, c'est la Slovaque Natalia Horecna et la Canadienne Marie Chouinard qui mèneront la danse dans la salle des Princes du Forum Grimaldi. Deux personnalités de la danse contemporaine, à l'identité artistique bien forgée. Leur point commun : « Ce sont deux femmes très fortes et très généreuses. Elles travaillent dans la dimension du plaisir », selon Jean-Christophe Maillot.
Pour Natalia Horecna, c'est l'occasion de retrouver certains danseurs qu'elle avait déjà dirigés lors de son passage en 2015. Deux ans plus tard, sa pièce But behind the bridge s'inspire directement de l'actualité tragique des réfugiés. Un ballet qu'elle « dédie aux réfugiés de Syrie ayant fui la guerre », confiait-elle à Monaco Infos. Un spectacle pourtant « sans pathos » pour le patron de la troupe qui confie trouver en la danseuse slovaque quelque chose de touchant « qui joue sur l'affect et qui parle des individus ».
Espèce d'OVNI
Sa consœur est un très grand nom de la danse contemporaine. Outre-Atlantique, Marie Chouinard est même la référence de la discipline. Elle fait ses premiers pas en tant que collaboratrice de la troupe monégasque et collaboratrice tout court.
Elle qui se réserve d'habitude exclusivement pour sa compagnie de Montréal donne un spectacle « déconcertant », prévient Jean-Christophe Maillot. Pour l'hôte monégasque, il ressort de ce spectacle un « coup de poing extrêmement positif. Le sujet n'est pas tant de comprendre que de recevoir une forme d'expression particulière. Le public sera sûrement secoué mais c'est nécessaire ! »
En plus de la subversion de l'œuvre, il faut saluer la performance de l'artiste canadienne qui ne s'en tient pas qu'à la direction des danseurs. Costumes, scénographie, maquillage, lumière, seule la musique n'est pas chasse gardée de Marie Chouinard. Une chorégraphe aux multiples facettes qui ne souhaite pas trop en dire sur le contenu de Cy Twombly Somehow, du nom du peintre américain éponyme.
Des œuvres qui usent, sans jamais abuser, de la symbolique du corps pour desservir des messages bien plus qu'une performance. La salle des Princes sera ainsi investie du 27 au 29 avril à 20 h et le 30 avril à 16 h.
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