Grève SNCF : les lycéens à l'heure

« Le droit de grève est-il compatible avec la ponctualité au bac ?

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christophe Cirone Publié le 19/06/2018 à 05:11, mis à jour le 19/06/2018 à 05:11
Pas de candidat au bac en panique hier en gare de Nice.	(Photo C.C.
Pas de candidat au bac en panique hier en gare de Nice. (Photo C.C.

« Le droit de grève est-il compatible avec la ponctualité au bac ? » Le sujet n'était pas au menu des épreuves de philo, hier, mais bien dans toutes les têtes des « gilets rouges » déployés en gare de Nice-ville. Ils sont sur le pied de guerre en ce premier jour de baccalauréat 2018, 32e jour de « grève perlée » à la SNCF. À Nice comme à Antibes, Cannes ou Monaco. Quatorze gares de la région Paca sont concernées par le dispositif « SNCF exams » mis en place.

« Un système spécifique à deux niveaux, détaille Philippe Serre, directeur départemental délégué SNCF Mobilités. Un dispositif terrestre, avec des agents présents dans les gares pour renseigner les gens qui passent des examens, ainsi que dans les trains. Mais aussi de l'information sur Twitter. Si un jeune rencontre une difficulté d'acheminement, nous pouvons ainsi prévenir le rectorat, le centre d'examen, et trouver une solution alternative - type taxi - pour qu'il arrive à l'heure. L'idée, c'est de ne pas rajouter du stress au stress ! »

Hier, à 7 h 20, pas de panique à l'horizon. Cinq gilets rouges « SNCF Assistance » sont déployés ici. Le double des précédents jours de grève.

Mais Jennifer et ses collègues renseignent « beaucoup plus de touristes que de jeunes. On n'en a pas vus ce matin - ou alors, ils ne sont pas venus nous voir. En général, ils consultent les applications, savent quels trains sont en retard. »

« La grève a été largement médiatisée, et chacun a pu s'organiser, avec du covoiturage par exemple, estime Delphine, agent d'accueil d'un jour, guère surprise. Je suis contente de ne pas recevoir de jeunes en galère, stressés. »

La grève, il est vrai, n'est plus aussi forte qu'à ses débuts. Hier, la CGT-cheminots recensait un TER sur deux en Paca, contre deux sur cinq au début du conflit. Bac ou pas, tous les syndicats ont maintenu la grève en région Paca. Y compris la CFDT, dérogeant ainsi au mot d'ordre national. Mais le choc des calendriers a posé quelques cas de conscience dans les rangs… À Nice, la puissante CGT-cheminots avait soumis à ses adhérents l'idée de suspendre la grève ce lundi et vendredi, pour ne pas risquer de pénaliser les aspirants bacheliers. Proposition rejetée par plus de 70% des votants. « Parce que le calendrier est connu depuis trois mois et que la direction a pu s'organiser, explique Najim Abdelkader, secrétaire général de la CGT-cheminots Nice. Ils estiment que ce n'est pas aux cheminots de lever le mouvement, mais bien au gouvernement de faire un pas. »

Il est bientôt 8h, hier matin. Les épreuves de philo vont commencer. Et aucun jeune au regard inquiet n'a sollicité ces gilets rouges présents spécialement pour eux. « Nous voulions tout faire pour leur éviter le stress. Mais ils n'ont pas eu besoin de nous », sourit Valérie. Même écho du côté de Najim Abdelkader : « Je pense que les étudiants devraient bien s'en sortir. » Reste à faire de même avec les copies.

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