Gouvernement et élus : convergences de vues Des avancées d’ores et déjà annoncées

Le Conseil national a lancé son marathon budgétaire qui le mènera le 19 décembre au vote du projet de loi sur le budget primitif de l’État. Hier, le climat était paisible avec le ministre d’État

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Joëlle Deviras Publié le 11/12/2019 à 10:23, mis à jour le 11/12/2019 à 10:24
« Nous ne serons jamais identiques dans nos approches, mais complémentaires », a adressé Stéphane Valeri à Serge Telle.
« Nous ne serons jamais identiques dans nos approches, mais complémentaires », a adressé Stéphane Valeri à Serge Telle. Conseil national - Romain Fondacaro

Difficile d’être plus consensuel ! Stéphane Valeri et Serge Telle se sont réjouis mutuellement du travail accompli ensemble.

Passées quelques tensions (on se rappelle celles portant sur les appartements domaniaux en 2018 avant le Plan national au logement, puis celle sur les nuisances des chantiers lors du budget rectificatif il y a deux mois), le président du Conseil national et le ministre d’État ont eu des échanges très cordiaux, plutôt même chaleureux, hier soir, lors du lancement des séances publiques en vue du vote du projet de loi du Budget primitif de l’État le 19 décembre prochain.

« Nous avons la même volonté de servir l’intérêt général et de rechercher le bien-être de la population, a souligné Stéphane Valeri après la réponse du ministre au rapport de Balthazar Seydoux. Nous avons la même lecture des institutions et des rôles du Gouvernement princier et du Conseil national. Certes, par notre nature respective, nous ne serons jamais identiques dans nos approches, mais complémentaires. C’est aussi la force de nos institutions, qui nous amène ensemble à trouver pour notre pays les meilleures solutions. Il y a aura donc toujours des débats, même parfois contradictoires. C’est très sain. Mais ces échanges peuvent et doivent se faire dans un climat serein, un climat de respect mutuel. »

Mettre un terme à la dégradation de la qualité de vie et maîtriser la conduite des chantiers publics constituent deux des priorités du Conseil national. Lors du Budget rectificatif le 10 octobre dernier, les nuisances avaient fait l’objet de moult interventions d’élus ; élus qui, majoritairement, avaient très largement voté contre cette ligne budgétaire dédiée aux chantiers publics.

Limiter les nuisances sonores

Hier soir, Stéphane Valeri changeait radicalement de ton. « Nous sommes très satisfaits, Monsieur le Ministre, de toutes les mesures que vous confirmez ou que vous annoncez ce soir ».

En deux mois, le gouvernement aura su trouver les réponses attendues.

Le Ministre a effectivement annoncé hier : « Je réitère l’engagement d’implanter des dispositifs antibruit sur tous les chantiers, de tout mettre en œuvre pour éviter qu’ils pénalisent la circulation sur les axes majeurs, de poursuivre les contrôles et enfin d’abaisser le volume sonore autorisé en extérieur pour la Darse Sud dans les tout prochains jours. »

Et encore : « Comme vous pouvez le constater, chaque chantier fait l’objet d’une attention particulière de la part des Services, pour limiter les nuisances sonores. Ce sujet est majeur. Il mobilise tous les agents et Services concernés. »

Mais ce sont, aussi et entre autres, de nouvelles conditions de délivrance des permis de construire qui porteront sur la limitation des nuisances sonores, une nouvelle unité spécifique créée au sein de la Sûreté Publique pour fluidifier le trafic et contrôler le bruit des voitures et des motos,...

174,5 millions d’euros consacrés au logement

Comme l’explique Serge Telle, « ce budget primitif 2020 est un budget de réalisations et d’amplification de nos actions. » Car en parallèle aux mesures « anti-nuisances », le vaste Plan National pour le Logement des Monégasques est lancé avec « la somme sans précédent de 174,5 millions d’euros consacrée au logement en 2020. Ce Plan est en ordre de marche et nous ne pouvons que nous en féliciter. Concrètement, pratiquement 280 logements auront été attribués entre 2019 et fin 2020. Je rappelle qu’au total plus de 900 logements neufs seront livrés d’ici à la fin de 2023. »

Ainsi, par exemple, le Grand Ida promet d’être un très beau projet pour tous : belles prestations pour les occupants, crèches pour les familles, espaces verts et fontaines pour tous. Plus qu’un immeuble, c’est un projet de ville. Et le gouvernement assure que les délais seront respectés. Livraison : premier trimestre 2023.

Et tout cela en conservant, selon le ministre d’État, « l’excellente santé de nos finances publiques. » « Il est important de souligner que le cap est tenu, et qu’il restera le même en 2020. »

Tout le monde s’accorde à dire qu’il est nécessaire de réformer les méthodes de calcul des comptes publics.

En effet, on ne sait même plus si l’État est excédentaire comme l’affirme le gouvernement ou déficitaire comme le souligne, dans l’hémicycle, Jean-Louis Grinda : « Qu’on le veuille ou non, le résultat excédentaire de 4,8 millions d’euros est un leurre. Notre déficit est, au mieux, de 140 millions d’euros. Mais le Gouvernement choisit de ne pas l’afficher pour rester “attractif”. Pour ma part, je préférerai toujours la vérité qui rime avec fierté. »

L’élu Union Monégasque pointe du doigt le rôle donner au fil des ans au Fonds de Réserve Constitutionnel. « Concernant le FRC, je demande qu’il redevienne ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : une réserve pour les temps difficiles permettant toutefois, exceptionnellement, de réaliser des opérations de grande ampleur hors budget de l’État. Au cours du temps, une pratique dévoyée, dont la responsabilité du Conseil National ne peut être exclue, en a fait un « budget bis » puis aujourd’hui, une simple facilité de caisse. Ceci n’est plus acceptable. »

Le ministre d’État a convenu de la nécessité d’ « une présentation plus rationnelle et synthétique, pour mieux mettre en avant les orientations stratégiques du Gouvernement et mieux chiffrer les actions définies. (...)

L’ambition est d’aboutir d’ici à deux ou trois ans (...). Il s’agit de mettre en place une comptabilité générale, de refondre également la comptabilité budgétaire, puis de mettre en place une comptabilité analytique qui nous permettra de connaître dans le détail et à l’euro près ce que nous coûtera telle ou telle politique publique ».

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