« Depuis presque dix ans, nous constatons une baisse régulière de la délinquance en Principauté, en divergence des courbes de la plupart des pays européens, amorce le conseiller de gouvernement-ministre de l’Intérieur. Aussi, une stabilisation ou une légère augmentation des chiffres ne saurait être considérée comme une anomalie ou une catastrophe car nous resterions dans des niveaux, somme toute, très appréciables et enviés. »
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À l’écoute de ces propos, on pense instinctivement à une hausse des chiffres en question. Il n’en est rien. Faux suspense.
Dans la foulée, en effet, Patrice Cellario annonce une baisse de la délinquance, d’une année sur l’autre. « La délinquance générale, qui regroupe l’ensemble des faits constatés, comptabilise 889 faits, en baisse de 5 % par rapport à 2018 qui en comptait 936 », développe-t-il. Idem pour la délinquance de voie publique (cambriolages, vols de voitures et de deux-roues, dégradations, violences) qui chute de 26 % par rapport à 2018 (90 contre 121).
"tout est fragile"
L’arrivée de Richard Marangoni à la tête des agents de la Sûreté publique n’y serait pas étrangère, si l’on en croit les dires de son ministre de tutelle. « Depuis sa prise de fonctions en 2016, la délinquance générale a baissé de 16 % et la délinquance de voie publique de 52 %, poursuit-il, avant de s’adresser directement au prince Albert II pour louer le courage de ces hommes et femmes au service de la Principauté. Si ces chiffres peuvent être qualifiés de bons - avec humilité car tout est fragile -, ils s’inscrivent dans un contexte toujours plus difficile et l’obtention de tels résultats relève, chaque année, du défi. Malgré un contexte parfois lourd, la confrontation au danger et la pénibilité des services, le mérite en revient aux policiers qui s’engagent, au quotidien, avec un professionnalisme et un état d’esprit qui sont à citer en exemple. »
Des résultats qui, selon Patrice Cellario, sont aussi « le fruit de la collaboration ancienne, confiante et transparente qui prévaut entre la Sûreté publique et les services de police ou de gendarmerie français ainsi qu’avec la police italienne ».
Précisant, au passage, qu’en tant que premier maillon de la chaîne, l’action et la tâche quotidienne des 579 agents de la Sûreté publique sont « au service de la Direction des services judiciaires ». « Plus que jamais, ils formulent le vœu de travailler dans une osmose totale et avec une volonté toujours affirmée du respect des prérogatives de chacun. »
les chiffres en détail
Délinquance générale
889 faits ont été répertoriés (contre 936 en 2018). Depuis 2016, date à laquelle Richard Marangoni a pris la tête de la Sûreté publique, ceux-ci ont baissé de 16 %.
Délinquance de voie publique
90 faits enregistrés (contre 121 en 2018). Ceux-ci ont baissé de 52 % depuis l’année 2016. On note toutefois, d’une année sur l’autre, une augmentation des vols de deux-roues (+20 %) et des infractions liées aux stupéfiants (+2 %). En revanche, net recul en ce qui concerne les cambriolages (-23 %) et les vols à la tire (-73 %).
Délinquance routière
Sur ce volet-là, les chiffres sont à la hausse. On comptabilise +25 % d’accidents de la circulation en Principauté, +10 % de délits de conduite sous l’empire d’un état alcoolique, +42 % d’ivresses publiques et manifestes.
Personnes impliquées
Dans les locaux de la Sûreté publique, il y a eu -6 % de gardes à vue, -1 % d’affaires élucidées. 31 % de personnes en moins ont été déférées au palais de justice et 10 % de commissions rogatoires en moins ont été menées.
Activités de voie publique
En 2020, 9 426 appels au standard du « 17 » ont été comptabilisés et l’alarme a été déclenchée à 1.039 reprises. Les fonctionnaires ont effectué 43.447 heures sur le terrain.
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