En pleine interview sur la terrasse de l'hôtel, un vol de moineaux pique droit sur la table et fait une descente dans l'assiette pleine de petits financiers aux cerises. « Vous voyez que nous sommes un hôtel qui aime la nature » plaisante Frédéric Darnet, en regardant s'envoler l'oiseau, butin coincé dans son bec.
Le sujet tient à cœur au nouveau directeur général du Monte-Carlo. Après six mois à la tête de ce paquebot hôtelier du Larvotto, il entend faire perdurer la touche eco-responsable dans ce resort balnéaire, « unique en Méditerranée, de Gibraltar à la Sicile, chic et décontracté avec une clientèle jeune. Avec moins de codes formels, mais un service luxe » détaille-t-il. Fier de retrouver la base de son métier d'hôtelier, « celle de faire plaisir, connaître les habitudes des clients et leur apporter une attention particulière. Le monde de l'hôtellerie c'est un don de soi. Si on le subit, ça devient impossible ».
« Râleur au grand cœur »
Une philosophie qu'il a compris dès sa première direction d'hôtel. Il avait 29 ans et c'était à Chamonix, tout juste diplômé de l'Institut de hautes études de Glion en Suisse.
Ensuite ses différentes expériences professionnelles, l'orientent à se développer dans la branche hôtellerie et thalassothérapie dans le groupe Accor. Avant de rejoindre le giron de la SBM en 2006, pour diriger les Thermes Marins. « J'avais envie de revenir à Monaco, où j'avais commencé ma carrière. Mon premier poste était au Monte-Carlo Beach quand j'étais tout jeune. Et je souhaitais retrouver la SBM qui est un groupe qui n'a pas d'équivalent, ou l'on nous donne les moyens d'accomplir de grandes choses » confie ce natif de Haute-Garonne, « râleur mais au grand cœur » tel qu'il se décrit.
Raleur, mais travailleur. « Je crois qu'il faut se remettre en question de manière permanente. C'est ce que je fais passer comme message à tous les maillons d'une équipe pour tirer le meilleur d'eux-mêmes. Nous sommes dans cet hôtel une mixité de nationalités, comme une équipe de rugby avec une individualité de forces. Seul, on n'est rien ».
Et le directeur général donne l'exemple quand, par exemple, il s'agit d'apprendre quelques mots de bienvenue en turc pour prononcer un discours à un groupe de clients résidant à l'hôtel.
Premières actions notablement visibles pour le public, l'activité reboostée du Blue Gin, le bar dont il veut faire un lieu de détente en Principauté. Et la création d'un potager bio surplombant la terrasse de l'Orange verte. Frédéric Darnet réfléchit avec les équipes à une nouvelle offre au casino de l'hôtel. Un ponton avec accès en pleine mer « en respectant l'écosystème de cette réserve naturelle qui nous entoure » est aussi à l'étude. En attendant, à moyen terme, une possible rénovation de certaines chambres de cet établissement qui fêtera ses onze ans à l'automne.
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